Dans les entreprises

Crèches : vers de simples consignes

Un arrêté autorise, à partir du mois de septembre, l’embauche dans les crèches de personnes sans aucune qualification, en principe à titre exceptionnel.

Ces salariés seraient formés sur place par les employés diplômés. Cette dérogation est une réponse à la pénurie de personnel formé. Comment les salariés, qui sont en nombre insuffisant, pourront-ils jouer le rôle de tuteurs ? D’après une enquête de la Caisse nationale d’allocations familiales, plus de 8 000 postes restent vacants, et il manque toujours des places en crèche. La première ministre Élisabeth Borne s’est engagée à créer 200 000 places supplémentaires, mais avec quel personnel y parviendra-t-elle alors que rien n’est prévu pour former plus de professionnels ? Depuis une vingtaine d’années, l’État s’est défaussé sur le privé pour pallier le manque de structures publiques, mais de nombreuses voix et témoignages dénoncent une aubaine pour faire des profits au détriment de l’accueil des tout-petits.

Devant les bas salaires, les conditions de travail difficiles et les difficultés de recrutement qui en résultent, on n’en a certainement pas fini avec les dérogations. Pour l’instant, les crèches doivent avoir 40 % de leur personnel diplômé, un taux qui a déjà été abaissé de 10 % en 2010 pour faire face au manque de personnel. Voilà qui risque de transformer le travail fait dans les crèches auprès des enfants en une simple garderie, et ces établissements en « consignes », comme le dénonce une partie du personnel du secteur.

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