Climat : pas de solution sans révolution10/08/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/08/2819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Climat : pas de solution sans révolution

La période de canicule et les incendies catastrophiques qui se multiplient ont mis en évidence les conséquences immédiates et laissent prévoir les conséquences futures du réchauffement climatique.

Ce qui semblait être une catastrophe lointaine, une vue de l’esprit ou la conclusion théorique de rapports scientifiques obscurs est devenu en France une réalité terrifiante, locale, tangible.

Les commentateurs et les responsables politiques ont aussitôt ressorti leur arsenal de recettes contre le réchauffement climatique. Cela va des appels à fermer les volets jusqu’à l’engagement de végétaliser les villes, des promesses anti-gaspi de Carrefour au verdissement de Total, du juste gonflage des pneus de vélos aux milliards versés aux trusts de l’automobile pour passer à l’électrique. Cette chanson-là vaut toutes les autres : l’État traite les braves gens comme des enfants naïfs et verse des milliards aux capitalistes qui prétendent se verdir.

La réalité est que les groupes capitalistes les plus puissants sont libres de faire ce qu’ils veulent, où ils veulent, sans avoir à rendre de comptes sur ce qu’ils détruisent, hommes, faune et flore, et sur ce qu’ils laissent derrière eux. La semaine de la canicule de juillet, Biden et Macron, chacun de son côté, négociaient des accords commerciaux avec les dictatures pétrolières. Les majors (les plus grands trusts) se répartissaient les nouveaux champs pétrolifères en Afrique centrale, préparant pollution, déforestation et guerres civiles autour des pipelines, sans même que quiconque sache si ce pétrole sera nécessaire. La compagnie Ponant promettait de nouvelles croisières vertes pour promener les riches dans l’Arctique et CMA CGM commandait quelques porte-conteneurs géants de plus. La France brûlait des tonnes de gazole avec sa parade militaire, augmentait le budget de ses généraux et promettait des sacrifices à ses travailleurs. La Bourse constatait avec ravissement que l’excédent de capitaux permettait aux bourgeois de se disputer des tableaux à coups de centaines de millions de dollars pendant que des centaines de millions de familles se préparent avec anxiété à la famine que promet la hausse du cours mondial des céréales.

Ces gens qui dirigent la planète la laisseront crever, elle et ses habitants, avant de changer quoi que ce soit, sauf si on les contraint. L’écologie, si elle ne prévoit pas l’expropriation du capital, se révèle comme au mieux du jardinage de loisir et, plus souvent, comme une tromperie politique.

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