Carte Vitale biométrique : la démagogie, ça coûte cher10/08/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/08/2819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Carte Vitale biométrique : la démagogie, ça coûte cher

Le Sénat a voté le 3 août le lancement de la carte Vitale biométrique, comportant des données physiques de l’assuré telles que les empreintes digitales.

Elle est présentée par la droite et le RN comme un remède contre une prétendue fraude sociale, qui n’a quasiment aucune réalité.

Cela fait en effet plusieurs années que ces politiciens crient à l’abus de fausses cartes Vitale. Le Pen en a fait un article de programme lors des trois dernières présidentielles. En juillet, le sénateur LR Bruno Retailleau a sorti de son chapeau le chiffre fantastique de sept millions de cartes excédentaires. En réalité, la direction de la Sécurité sociale fait état, en juin 2022, d’un excédent de… 3 200 cartes par rapport au nombre d’assurés équipés. Il s’agit essentiellement de retards à la désactivation de cartes perdues.

Si la fraude dénoncée par la droite et le RN est dérisoire, le coût de la mesure qu’ils ont votée ne l’est pas. D’après un rapport du Sénat, le remplacement des cartes Vitale par leur version biométrique coûterait au minimum 1,3 milliard d’euros. Vingt années seraient nécessaires à l’actualisation intégrale des cartes, alors qu’il existe déjà un autre projet, lancé depuis cinq ans : le passage à une application pour smartphones.

D’après la Fédération des pharmaciens d’officine, le montant investi représenterait déjà deux milliards d’euros. Ainsi, les politiciens qui font mine de s’émouvoir de l’argent perdu par d’imaginaires fraudeurs n’ont aucun problème à jeter eux-mêmes des milliards par la fenêtre.

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