Air France : profit rime avec emplois supprimés10/08/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/08/2819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France : profit rime avec emplois supprimés

Cet été, pour les passagers, pagaille et perte de bagages sont au rendez-vous dans les aéroports, faute de personnel.

Mais pour les actionnaires des grandes compagnies aériennes, crise ou pas, c’est comme en première classe : champagne pour tout le monde !

Les chiffres que viennent de publier Air France-KLM, Lufthansa, Finnair, Turkish Airlines notamment, indiquent qu’après avoir connu deux années de trous d’air dus au Covid, ces compagnies dégagent à nouveau des bénéfices. Dans le cas du groupe Air France, ceux-ci atteignent 324 millions d’euros au deuxième trimestre. Du coup, la capitalisation boursière des compagnies citées a retrouvé, voire dépassé son niveau d’avant la pandémie.

Selon un indicateur-clé de la santé du secteur, la recette par siège s’établit pour Air France-KLM à 15 % de plus qu’il y a trois ans. Il y a pourtant 18 % de passagers en moins, car si le trafic a triplé en un an il n’a pas tout à fait retrouvé son niveau d’avant-Covid. Le groupe n’en affiche pas moins un bénéfice avant impôt équivalent à celui de 2019.

Air France-KLM a déjà remboursé 60 % des 10,4 milliards de prêts que lui avaient versés les États français et néerlandais au plus fort de la pandémie. Le groupe veut maintenant atteindre 75 %, ce qui lui donnera le droit, au regard de la réglementation européenne, de reprendre ses opérations de prise de contrôle de compagnies mal en point, telle l’ex-Alitalia sur laquelle il lorgne.

Les milieux patronaux et la presse économique saluent la performance d’Air France, mais sans en rappeler le coût social. Car tout en se faisant arroser d’argent public et en obtenant de l’État qu’il prenne en charge une grande partie de ses salaires, la compagnie a supprimé 7 500 emplois en deux ans. Et elle n’entend pas s’en tenir là : elle veut maintenant pousser vers la sortie 300 salariés des escales d’Orly et de Marseille. Malgré ses bénéfices ? Oui, et pour en accumuler toujours plus.

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