Dans les entreprises

Stellantis : encore des bénéfices record !

+34 %. Non, il ne s’agit pas d’un nouveau bulletin météo faisant état de la canicule mais des bénéfices du groupe automobile Stellantis. Huit milliards d’euros pour les six premiers mois de l’année, c’est du jamais vu !

Le groupe, issu de la fusion de PSA, Fiat et Chrysler entre autres, avait déjà réalisé des profits record en 2021, avec 13,3 milliards d’euros. Cela continue donc cette année, malgré la crise des semi-conducteurs qui a abouti à la baisse de 7 % des ventes mondiales de véhicules neufs. Les résultats de Stellantis démontrent une nouvelle fois qu’il n’y a pas de rapport entre la crise économique, les difficultés du marché et les profits des capitalistes. Ou plutôt, il y en a un : dans une situation de crise économique, les capitalistes font tout pour préserver leurs fortunes et leurs profits en aggravant cette crise aux dépens des travailleurs.

Le groupe automobile a fait le choix d’augmenter fortement le prix des voitures neuves, quitte à en vendre moins pour répercuter la hausse des matières premières et assurer ses profits. Et cela marche très bien, car le problème des capitalistes n’est pas de vendre beaucoup mais de vendre de façon très rentable. Pour cela ils sont aussi aidés par l’État, qui a subventionné ce groupe de façon outrancière en prenant en charge le chômage partiel. Ce sont autant d’économies pour les patrons eux-mêmes.

Mais, surtout, la direction de Stellantis mène une guerre violente aux travailleurs du groupe, pour accroître l’exploitation. Les fermetures d’usines se poursuivent et les cadences explosent. Ainsi, le groupe est en passe de devenir, d’après son PDG Carlos Tavares, le groupe le plus profitable du monde. Ce que le monde capitaliste appelle la « marge opérationnelle », c’est-à-dire la rentabilité des placements de capitaux est passée de 11,8 % (déjà un record) à 14,1 % en six mois.

Derrière ces chiffres qui peuvent paraître abstraits, la réalité pour les travailleurs est bien concrète. La rentabilité augmente parce que, depuis des années, les travailleurs en CDI, en CDD, en intérim ou en contrats d’apprentissage subissent plus de précarité, l’allongement des horaires et des salaires bloqués. C’est minute après minute, samedi obligatoire après samedi obligatoire, pause écourtée après pause écourtée, que ces profits faramineux sont arrachés aux travailleurs, à leurs bras, à leur cerveau, à leur sueur.

Stellantis ne produit pas des voitures, mais de l’or pour les profiteurs… et de la colère chez les exploités.

Partager