Iveco : profits au vert03/08/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/08/2818.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Iveco : profits au vert

Lors du sommet « Choose France » à Versailles, Macron a fait étalage d’argent public pour les industriels. Iveco Bus est l’un des principaux bénéficiaires du pactole et annonce un plan de 60 millions d’euros pour développer le bus électrique et à hydrogène avec l’aide de l’État.

Le gouvernement prétend ainsi « attirer les investisseurs étrangers créateurs d’emplois », en l’occurrence ici la famille Agnelli, qui partage avec la famille Peugeot le contrôle de Stellantis (Fiat-Chrysler, PSA et d’autres), qui est aussi l’actionnaire principal d’Iveco. L’exploitation des travailleurs, elle, était déjà made in France, puisque les trois usines installées dans l’Hexagone ont largement contribué aux 300 millions de profits d’Iveco en 2021. Le cadeau de Macron ajoute en quelque sorte une belle cerise sur le gâteau des profits.

Iveco ne s’est pas engagé à créer le moindre emploi. Dans les usines, en particulier celle d’Annonay en Ardèche, presque tous les postes d’intérimaires ont été supprimés l’an dernier, et la direction n’envisage pas de les réintégrer. Depuis des mois, elle use les muscles et les nerfs des travailleurs, en alternant heures supplémentaires et jours non travaillés au gré des oscillations du marché, en imposant des changements de postes continuels. Pour la rentrée à venir, elle annonce la suppression de jours non travaillés et une charge de travail alourdie, sans la moindre embauche.

La subvention annoncée aura-t-elle la moindre retombée écologique ? Ce qui est sûr c’est que le bus électrique et celui à hydrogène sont des nouveaux marchés prometteurs et incontournables pour Iveco. Le gouvernement fait ainsi payer à la collectivité, au nom de la transition énergétique, des investissements que le groupe aurait dû faire de toute façon.

L’État italien n’est pas en reste. Il prépare lui aussi une subvention à Iveco, dans le cadre de son plan de 300 millions d’euros pour les bus écologiques, financé par l’Union européenne. On en ignore encore le montant mais, visiblement, pour les groupes capitalistes, au diable l’avarice !

Partager