Dans le monde

Macron et MBZ : qui se ressemble s’assemble

Emmanuel Macron a reçu lundi 18 juillet le président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, dit MBZ, avec tous les honneurs dus à un riche client des industriels français, fût-il par ailleurs un dictateur impitoyable.

Le 15 mai dernier, Macron était déjà parti en toute hâte à Abu Dhabi, la capitale des Émirats, porter ses condoléances à Mohammed ben Zayed après le décès de son frère aîné, qui dirigeait le pays. Il entendait s’assurer que le pays resterait un acheteur historique des armements français. En 50 ans, les Émirats ont acheté toutes les versions des avions de Dassault, des premiers Mirage au plus récent Rafale, dont 80 ont été commandés en décembre 2021. Un accord de défense lie les deux pays depuis 1995, en vertu duquel la France dispose de bases aériennes dans les Émirats. En février dernier, les avions français qui y sont basés ont été déployés dans le ciel émirati pour s’opposer à une série d’attaques de drones et de missiles revendiquée par les rebelles houthistes du Yémen. Et au Yémen justement, le fait que les armes achetées à la France servent à massacrer les populations civiles est un secret de polichinelle.

Lors de la visite du 18 juillet, ce sont surtout des contrats dans l’énergie qui ont été conclus, officiellement du moins car en matière d’armement les discussions sont permanentes. Les Émirats, deuxième producteur de pétrole au Moyen-Orient après l’Arabie Saoudite, fourniront ainsi du carburant diesel à la France. Des investissements communs sont par ailleurs prévus en matière de production d’hydrogène et d’ammoniac, et les capitalistes français ont tout lieu de s’en réjouir.

Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé à l’occasion de ce voyage la dictature qui sévit sous Mohammed Ben Zayed comme sous ses prédécesseurs. « Les militants et défenseurs des droits humains sont l’objet de manière routinière d’arrestations, de détentions arbitraires, de harcèlement judiciaire, d’emprisonnement, de surveillance, de tortures et de mauvais traitements », ont-elles écrit ajoutant : « Les femmes défenseures des droits humains sont généralement soumises à la torture et à la violence, tout en étant complètement effacées de la sphère publique. » Aux Émirats, des millions de travailleurs immigrés, pakistanais, indiens, bengalis, travaillent dans des conditions proches de l’esclavage pour faire la fortune des émirs et des familles régnantes.

Dans la galerie des dictateurs grands amis de la France capitaliste, et donc de son président, MBZ ne dépare pas.

Partager