Armées : des milliards pour préparer la guerre06/07/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/07/P12-1_MArchand_darmes_dans_la_glace_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C174%2C449%2C426_crop_detail.jpg

Leur société

Armées : des milliards pour préparer la guerre

Passé du ministère des Outre-mer à celui des Armées, Sébastien Lecornu vient de confirmer une rallonge budgétaire de 3 milliards d’euros l’an prochain pour les armées. Les industriels de l’armement peuvent jubiler.

Illustration - des milliards pour préparer la guerre

« On ne peut pas dire que la guerre revient en Europe et continuer d’avoir la même loi de programmation militaire », avait déclaré Macron lors du récent sommet de l’OTAN à Madrid. Sans délai, Lecornu met l’intendance en phase avec les décisions des chefs de l’OTAN. La guerre en Ukraine accélère la militarisation de l’Europe. Tragédie pour les populations comme pour les soldats russes et ukrainiens, cette guerre « de haute intensité » permet aux militaires de tester leur matériel en situation réelle. Elle montre que les missiles à 70 ou 80 000 euros pièces sont consommés par milliers voire dizaines de milliers, tandis que les chars, les canons ou les drones sont détruits plus vite qu’ils ne sont fabriqués.

Lecornu a fait mine de hausser le ton devant les marchands de canons : « Personne ne peut comprendre qu’en temps de guerre, il faille entre 18 et 24 mois pour réassortir un stock. » Il va demander à tous les industriels de la défense « leurs suggestions pour produire plus vite et moins cher ». Mais pas d’inquiétude pour les Thales, Dassault, Nexter, MBDA (ex-Matra) et autres Naval Group : Lecornu ne va ni exproprier leurs actionnaires ni leur imposer un prix maximum pour produire leurs coûteux engins de mort. Au contraire, il va les aider pour obtenir les matières premières, acquérir les savoir-faire, « faciliter les démarches administratives » et bien sûr « développer les perspectives à l’exportation ».

Car, autre effet de la guerre en Ukraine et du réarmement en cours en Europe et dans le monde, la concurrence entre les différents industriels de l’armement de la planète s’intensifie. Dans cette guerre-là, tout aussi féroce, chaque puissance impérialiste défend ses champions nationaux. Plus un impérialisme est puissant et pèse dans les rapports de force, plus son complexe militaro-industriel rafle la mise. Ainsi, étant donné le poids des États-Unis dans l’OTAN et leur engagement dans la guerre en Ukraine, et au grand dam des militaristes tricolores, que l’on trouve de LFI au RN, l’armée allemande vient, elle, de commander des avions F-35 américains plutôt que des Rafales fabriqués par Dassault.

Pour maintenir la France au rang des puissances impérialistes en Europe autant que pour servir de vitrine aux marchands d’armes tricolores, Macron s’est engagé « à élever le niveau d’engagement » de l’armée française face à la Russie. Outre la poursuite de la surveillance du ciel en Estonie et en Pologne par l’aviation française, Lecornu a confirmé que l’état-major se préparait à pouvoir « passer de 500 militaires prépositionnés aujourd’hui en Roumanie avec nos alliés belges et néerlandais à un ensemble de quelque 7 à 8 000 hommes ».

Ainsi, l’état-major prépare ouvertement la guerre face à la Russie. Macron et Lecornu distribuent à l’armée, sans restrictions, les milliards qu’ils refusent aux hôpitaux ou aux écoles. Pas un soldat, pas un euro pour une guerre qui n’est pas celle des travailleurs !

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