Dans les entreprises

Ratier-Collins-Aerospace – Figeac : grève pour les salaires

À l’entreprise Ratier-Collins-Aerospace de Figeac, dans le Lot, depuis vendredi 17 juin, plusieurs centaines de salariés sont en grève ou débrayent régulièrement pour une augmentation de salaire de 300 euros brut par mois.

grève pour les salaires

L’entreprise compte actuellement 1 345 salariés et plusieurs dizaines de salariés prestataires, au total environ 1 500 personnes, ouvriers, techniciens, administratifs et ingénieurs. L’usine travaille pour l’aéronautique et fabrique des systèmes aérospatiaux – hélices, trains d’atterrissage, cockpits – pour tout type d’engin volant, commercial et militaire.

Le groupe Collins-Aerospace a fait un chiffre d’affaires de 18 milliards d’euros. À l’usine de Figeac, il a réalisé environ 40 millions d’euros de bénéfice net en moyenne ces dernières années. En moyenne, un peu plus de 8 millions d’euros ont été versés aux actionnaires, et 25 millions en 2021 ! La santé financière du groupe est donc au top pour les capitalistes et les 1 500 salariés de Ratier ont toutes les raison d’exiger une augmentation de salaire.

Aujourd’hui, un opérateur matériau avec un an d’ancienneté touche 1 426 euros net. Un autre, avec cinq ans d’ancienneté, touche 1 434 net et, avec sept ans, 1 565 net ! Les plus anciens et les plus qualifiés peuvent arriver à un salaire autour de 2 200 euros brut.

C’est suite à une réunion en interne du CSE du début de la semaine que le syndicat CGT a proposé le 17 juin une action pour demander des comptes au PDG. Plus de 250 salariés ont débrayé pour attendre sa réponse. Le PDG ayant évoqué une prime, les salariés ont décidé une grève illimitée à partir du lundi matin suivant pour 300 euros brut, mais s’il voulait donner une prime en plus, pas de problème ! Lundi 20 juin à 7h30, plus de 300 salariés ont répondu présent au rassemblement et se sont mis en grève. Celle-ci a été reconduite le mardi et le mercredi. Cent-cinquante salariés, déterminés, se retrouvaient toute la journée dans l’usine, et 400 travailleurs participaient au rassemblement du matin pendant deux heures.

Jeudi 23 et vendredi 24, après le rassemblement du matin, les salariés en grève ont occupé le rond-point qui dessert l’accès à l’usine et à la ville, entraînant le ralentissement des voitures et des véhicules de livraison, avec la distribution d’un tract d’information aux automobilistes. En même temps, l’arrivée et le départ des camions de livraison étaient paralysés. Vendredi 24, les salariés grévistes, environ 300 présents au rassemblement, ont demandé au représentant de la direction de discuter des salaires. La réponse a été qu’il n’en était pas question, on ne parlerait que de la prime. Les travailleurs en grève ont donc décidé de poursuivre celle-ci lundi 27 juin. C’est en effet la seule façon pour faire plier le patron.

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