Gouvernement Borne : l’opération pouvoir d’achat29/06/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/06/P3-2_2022_05_01_Manif_1er_mai_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Leur société

Gouvernement Borne : l’opération pouvoir d’achat

Confortée par Macron à son poste de Première ministre, Élisabeth Borne fait face à son premier défi : trouver une majorité de députés pour faire voter la loi sur le pouvoir d’achat qu’elle veut présenter le 6 juillet en conseil des ministres.

Illustration - l’opération pouvoir d’achat

En choisissant la défense du pouvoir d’achat face à l’inflation qui frappe durement les classes populaires, Borne et Macron pensent jouer sur du velours. Ils espèrent réussir une opération politique qu’ils pourront renouveler sur d’autres sujets. Si les députés de l’opposition refusent de voter le projet gouvernemental, si dérisoire soit-il, ils seront accusés d’être irresponsables et de mépriser les intérêts de la population pour de sordides calculs politiciens

De son côté, chaque groupe de l’opposition met en avant ses propres mesures et demande à Borne de les intégrer dans son projet pour obtenir ses voix. Ainsi, LFI demande que le smic soit porté à 1 500 euros et que les prix des produits de première nécessité ou de l’énergie soient bloqués. LR réclame une baisse de la CSG et la détaxe du carburant. Le RN souhaite que la TVA soit baissée sur les carburants et que la réduction de 18 centimes par litre, remboursée aux compagnies, soit prolongée. Si Borne refuse de prendre en compte leurs demandes, ils pourront dire, à leur tour, qu’elle refuse les compromis et que l’irresponsable, c’est elle. Toutes ces postures sont bien loin des intérêts des travailleurs.

Déjà, la plupart des propositions de ces partis ne diffèrent pas sur le fond de celles du gouvernement, car elles ne demandent pas au patronat de payer en prélevant sur ses profits. En outre, nombre de députés de l’opposition affichent leur peu de détermination à batailler pour imposer leurs propositions. Ils annoncent eux-mêmes qu’elles sont plus là pour « obliger le gouvernement à se positionner » que pour les voir aboutir, comme l’a formulé Valérie Rabaut, du PS, qui ajoute : « Voter des projets de loi, on l’a toujours fait. » Même ouverture du côté du député RN Jean-Philippe Tanguy, pressenti par son parti pour postuler à la présidence de la commission des finances : « Nous allons travailler sur des amendements, il n’y a pas de raison de refuser ce texte » car le pouvoir d’achat est « un des sujets sur lesquels la co-construction est facile. »

Tous ceux qui comptent sur l’absence de majorité de Macron pour obtenir, grâce aux oppositions parlementaires, des avancées sociales ou même un ralentissement de leur appauvrissement, n’auront que leurs larmes pour pleurer. Les travailleurs n’obtiendront que ce qu’ils arracheront eux-mêmes.

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