Gaz : un bouclier pour les profits29/06/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/06/P5-1_Augmentation_prix_du_gaz_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C80%2C800%2C529_crop_detail.jpg

Leur société

Gaz : un bouclier pour les profits

Le gouvernement a publié, dimanche 26 juin, le décret prolongeant jusqu’à la fin de l’année le « bouclier tarifaire » du gaz qui consiste en un gel des tarifs réglementés.

Illustration - un bouclier pour les profits

Ce dispositif avait été instauré à l’automne dernier car les prix de l’énergie avaient commencé à flamber, bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Pour ce qui est du gaz, les tarifs réglementés, qui concernent un peu plus de cinq millions de personnes, avaient subi quatre fortes augmentations durant l’année 2021. La dernière, de 12,6 %, avait eu lieu le 1er octobre, juste avant l’instauration du bouclier tarifaire. Le gouvernement de l’époque s’était refusé à revenir sur ces augmentations mais, conscient du mécontentement qu’elles suscitaient, il s’était engagé à bloquer ces tarifs jusqu’à l’élection présidentielle. Par la suite, le gel a été prolongé à plusieurs reprises, et il s’appliquera donc jusqu’au 31 décembre 2022.

La Première ministre a aussi annoncé des mesures visant à limiter les effets, réels ou exagérés, d’un arrêt des exportations de gaz de la Russie. À court terme, la principale consisterait à remplir à 100 % les réserves de gaz pour l’hiver, au lieu de l’objectif initialement prévu de 85 %. En revanche, Borne a été bien plus discrète sur la question de savoir qui allait payer la facture de toutes ces mesures. Les deux entreprises qui stockent le gaz en France, Storengy et Terégal, affirment qu’elles vont acheter le gaz au prix fort sur le marché, entre cinq et six fois son prix habituel, et le revendre au tarif plafonné.

Ce serait un manque à gagner inacceptable pour ces entreprises, qui sont, ou étaient, jusqu’à récemment, des filiales d’Engie et de TotalEnergies, c’est-à-dire des mastodontes du secteur. Qu’à cela ne tienne, Matignon s’est empressé de déclarer que les pertes seraient prises en charge par une garantie publique. En clair, l’État remboursera la différence pour que ces patrons de l’énergie ne perdent pas un centime de profit. Le bouclier mis en place par le gouvernement consiste donc d’abord et avant tout à protéger les intérêts des capitalistes du secteur.

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