Prix alimentaires : réguler la spéculation ?22/06/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/06/2812.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prix alimentaires : réguler la spéculation ?

Deux ONG, la néerlandaise Foodwatch et la française CCFD-Terre solidaire (Comité catholique contre la faim et pour le développement), alertent sur les menaces de famines et appellent les dirigeants du G7, qui vont se réunir fin juin, à mettre en place une régulation contre la spéculation sur les produits agricoles.

Ces deux organisations disent, à juste raison, que cette spéculation est la « véritable cause » de la hausse des prix alimentaires. Elles donnent de nombreux chiffres pour le prouver. Par exemple, elles montrent que deux grands fonds d’investissement spécialisés dans les placements financiers sur les denrées alimentaires ont déjà « investi » (il faudrait dire misé, comme au casino) six fois plus sur le seul premier semestre de l’année 2022 que sur l’ensemble de l’année 2021. Ces associations demandent donc aux chefs d’État des sept plus grandes puissances de la planète de mettre en place des « règles communes plus strictes pour mettre un terme à la spéculation sur les Bourses de matières premières ». Mais c’est là demander du lait à un bouc.

Les bourgeoisies des pays impérialistes sont les premières bénéficiaires de la spéculation. Les dirigeants du G7 savent très bien que celle-ci est devenue un des moyens essentiels d’enrichissement de la classe capitaliste. La campagne des ONG amènera tout au plus ces dirigeants à faire, devant les caméras, une déclaration platonique pour dénoncer la finance. Par contre, s’il le faut, de façon bien plus discrète, ils prendront des mesures pour permettre aux capitalistes les plus riches et les plus puissants de leur pays de spéculer encore plus facilement. Et tant pis si cela engendre des famines et des difficultés à s’alimenter pour des milliards d’êtres humains.

Une spéculation régulée ou un capitalisme sans spéculation sont impossibles. C’est tout l’ordre social qui doit être remis en cause, à commencer par la sacro-sainte propriété privée du capital, au nom de la laquelle, en investissant où bon lui semble, une infime minorité décide pour l’ensemble de l’humanité.

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