Grande-Bretagne : réfugiés déportés vers le Rwanda15/06/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/06/2811.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : réfugiés déportés vers le Rwanda

Le gouvernement britannique voulait commencer à déporter des migrants vers le Rwanda, mais la Cour européenne des Droits de l’homme a, pour l’instant, suspendu le processus.

Selon ce plan annoncé en avril, le Royaume-Uni va déporter dans ce pays d’Afrique les migrants entrés clandestinement.

Il ne s’agit pas d’immigrés rwandais, mais d’Afghans, d’Iraniens, d’Érythréens, etc. ayant souvent gagné les côtes anglaises dans des embarcations de fortune depuis la France. Leur demande d’asile sera examinée une fois au Rwanda, à 6 400 km de Londres. Même s’ils sont reconnus comme réfugiés, ils devront y rester.

Pour ce travail de « sous-traitance », 144 millions d’euros doivent être versés au gouvernement rwandais. Alors même que la Grande-Bretagne a réclamé l’an dernier à l’ONU une enquête sur le Rwanda pour des soupçons de mauvais traitements, disparitions, meurtres et tortures commis par le régime, le Premier ministre britannique Boris Johnson prétend aujourd’hui que le pays serait « l’un des plus sûrs au monde ».

Cette sinistre pratique a des précédents. Depuis vingt ans, l’Australie déporte des migrants vers les îles Manus et Nauru, des États insulaires du Pacifique. Dans ces camps gérés par des compagnies privées, les réfugiés souffrent terriblement. Le Rwanda a quant à lui déjà travaillé avec Israël, accueillant, moyennant finances, des migrants qui en avaient été expulsés. Le Danemark, dont le gouvernement social-démocrate veut zéro demandeur d’asile, envisage également un projet similaire.

En Grande-Bretagne, plusieurs manifestations ont eu lieu. L’Église anglicane, le haut-commissariat pour les Réfugiés et même le prince de Galles ont critiqué ce plan inhumain… Mais le gouvernement Johnson, qui recourt sans vergogne à la démagogie anti-migrants, n’a pas reculé. En matière de barbelés, de camps et de déportations, la barbarie des pays riches et dits civilisés n’a pas de limites.

Partager