Leur société

Carrefour : PDG grassement payé, actionnaires choyés

L’assemblée générale des actionnaires de Carrefour, réunie le vendredi 3 juin, a approuvé la rémunération du PDG du groupe, Alexandre Bompard, qui pourra atteindre jusqu’à huit millions d’euros.

À la rémunération fixe de 1,5 million d’euros, inchangée depuis 2017, s’ajoute en effet une part variant en fonction du résultat, d’un montant maximum de 2,85 millions d’euros par an. Mais, pour motiver encore davantage leur PDG, les actionnaires lui ont aussi voté une rémunération dite de long terme de près de quatre millions d’euros, qui prendra la forme d’actions attribuables en février 2024, « sous réserve que les conditions de performance aient été atteintes » et que Bompard « soit présent dans l’entreprise à cette date ».

Une telle générosité n’a pas fait l’unanimité des actionnaires, 40 % d’entre eux ayant refusé de l’approuver lors du vote. Mais la majorité a considéré que leur PDG avait bien mérité d’être récompensé. En effet, en 2021, Carrefour a dégagé un bénéfice net de 1,07 milliard d’euros, en hausse de 67 % par rapport à l’année précédente.

Cette augmentation a été obtenue notamment en s’attaquant aux travailleurs du groupe, à leurs salaires et aux effectifs. Les syndicats CGT et CFDT de Carrefour, qui avaient appelé à un rassemblement à l’occasion de l’assemblée des actionnaires, ont dénoncé la faiblesse des salaires alors que l’inflation s’emballe. Ils ont aussi dénoncé les conséquences de la mise en location-gérance de 43 magasins, annoncée en octobre 2021 : n’étant plus considérés comme faisant partie du groupe, 6 000 salariés doivent perdre à terme les avantages et les salaires que perçoivent les autres salariés de Carrefour.

Les actionnaires de Carrefour ont accepté les exigences salariales de Bompard car ils savent que, en définitive, ce sont les travailleurs du groupe qui en feront les frais.

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