Aéroport de Roissy : vers des journées de grève08/06/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/06/2810.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroport de Roissy : vers des journées de grève

Des journées de grève se préparent à l’aéroport de Roissy. L’une a été prévue par la CGT pour l’ensemble des travailleurs de la plate-forme jeudi 9 juin.

D’autres syndicats ont appelé séparément la sûreté (contrôle des accès, filtrage des passagers, surveillance des bagages, etc.) à faire grève dès le mercredi 8.

Selon les entreprises, les salariés feront l’une ou l’autre des journées, voire les deux, et plus si affinité ! D’autres aéroports se rallient aux appels, comme Orly ou Marseille, et l’idée d’un mouvement progresse.

La revendication principale porte sur les salaires, avec 300 euros par mois pour tous. Elle apparaît plus que justifiée, vu ce qui a été perdu depuis des mois. En sûreté, dès l’annonce de la grève, les employeurs ont cédé préventivement 3,25 % d’augmentation, ce qui montre qu’ils craignent le mouvement. L’entreprise Securitas a annoncé une prime de 300 euros à verser en juillet, mais sur critères. Au diable leur prime, disent certains, c’est d’un salaire qu’on a besoin ! Et 3,25 % n’est même pas la hausse des prix prévue pour l’année. Il y a donc toutes les raisons d’entrer en action.

Avec la reprise du trafic, les PIF, ces postes de filtrage qu’il faut franchir pour aller vers les salles d’embarquement, débordent de passagers. Au terminal F de Roissy par exemple, sur neuf postes qui devraient être ouverts, seulement quatre fonctionnent et, pour les salariés comme pour les passagers, c’est l’enfer. On en a aussi un exemple à l’aéroport d’Amsterdam-Schip-hol : dimanche 22 mai, l’attente était telle que des passagers en sont venus aux mains, forçant le passage. La police est intervenue, les salariés de la sûreté ont exercé leur droit de retrait et des vols ont été annulés.

Au-delà de la sûreté, l’ensemble des salariés de la zone pourraient se joindre à la journée du 9 juin. Les appels ont été relayés à Air France ou Servair, qui confectionne les plateaux repas des passagers, chez ADP (Aéroport de Paris), etc. Tous les travailleurs de la plate-forme ont subi les mêmes reculs lors de la baisse du trafic consécutive au Covid. Les intérimaires et contrats temporaires ont perdu leur emploi, d’autres n’ont pas pu supporter les baisses de rémunération dues au chômage partiel et sont partis. De grandes sociétés comme Air France ou ADP ont supprimé des postes par milliers. Et, aujourd’hui que le trafic reprend, les travailleurs subissent, en plus des bas salaires, l’aggravation des conditions de travail déjà mauvaises. Le PDG d’ADP dit lui-même que 4 000 emplois manquent à l’aéroport de Roissy.

Les travailleurs ont conscience que les patrons ont besoin d’eux. Alors, qu’ils paient ! Ils ont largement de quoi le faire, vu ce qu’ils ont. Un chiffre le montre : si les dividendes versés aux actionnaires d’ADP étaient répartis entre tous les salariés de ce groupe, cela ferait l’équivalent de 4 200 euros par mois pour chacun d’entre eux ! Il est vrai que cet argent provient aussi de l’exploitation de salariés de filiales étrangères et de sous-traitants de Roissy, mais cela montre qu’en réclamant 300 euros par mois les travailleurs sont encore loin de ce qu’on leur vole.

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