SNCF : le prix des billets explose01/06/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/06/2809.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

SNCF : le prix des billets explose

Selon l’Insee, qui publie chaque mois l’indice officiel des prix, les tarifs de la SNCF ont augmenté de 15 % en un an. L’institut public se base sur le relevé quotidien des prix des billets sur le site SNCF Connect. De nombreux voyageurs ont de leur côté constaté l’explosion des prix, particulièrement le week-end ou en période de vacances. Ainsi, le Paris-Nice en aller simple peut atteindre 250 euros, un aller-retour à Nantes 215 euros. Comme tout bon capitaliste, la SNCF spécule sur la pénurie en période de forte demande.

Bien sûr, elle prétend de son côté que les prix n’ont que « légèrement augmenté » depuis un an et ose dire qu’ils ont baissé de 7 % par rapport à 2019, avant la pandémie. En fait, elle se garde bien de mesurer l’évolution des prix proposés pour des trajets identiques. Elle divise au contraire l’ensemble de son chiffre d’affaires voyageurs par le nombre de trajets effectués, mélangeant TGV, TER, Intercités. Or elle a multiplié ces dernières années les offres low-cost et « petite vitesse » d’un côté, tout en explosant les prix, en particulier ceux des TGV Inoui, de l’autre. Ainsi un voyageur qui souhaite aller de Paris à Nantes le 3 juin a le choix entre un TGV à 88 ou 104 euros en deux heures et un Ouigo Classique à partir de 30 euros, mais en 4 h 15. La SNCF considère alors que le prix du trajet moyen a baissé !

Elle ne mesure pas non plus le nombre de voyageurs qui, plutôt que payer un prix prohibitif, renoncent à leur trajet ou l’effectuent en covoiturage, en car ou même en avion, puisque ce dernier est devenu moins cher que le train sur certaines destinations. La réalité est que de plus en plus de voyageurs, s’ils ne sont pas fortunés, doivent renoncer ou écourter leur séjour, s’ils doivent utiliser le train.

Le PDG de SNCF Voyageurs prévient même que les tarifs vont connaître une nouvelle hausse en raison du coût des matières premières et de l’énergie. S’il ne met pas en cause les salaires, c’est seulement parce que ceux des cheminots sont bloqués depuis neuf ans...

Une chose est sûre : les tarifs ferroviaires augmentent à grande vitesse quand les salaires des travailleurs vont à l’allure des tortillards.

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