Leur société

Maisons-Alfort : la mobilisation des locataires a payé

Depuis plus d’un an, les locataires de 227 logements du quartier populaire de Liberté Vert de Maisons à Maisons-Alfort, se sont organisés et mobilisés.

En effet, leur bailleur In’Li avait programmé le déconventionnement de leurs logements sociaux au 30 juin 2022.

La convention entre un bailleur et l’État impose le plafonnement des loyers. Et, en déconventionnant, In’Li aurait pu considérablement augmenter le loyer au renouvellement du bail ou carrément revendre l’appartement. Mais il a finalement dû déclarer forfait devant l’opposition des locataires.

Le 25 avril 2021, les habitants, réunis en assemblée générale, organisaient la riposte devant commencer par combattre la désinformation. Dans un courrier de l’été au maire LR de Maisons-Alfort, In’Li affirmait que la fin de la convention ne se traduirait pas par des hausses de loyers. Le maire, tout en se disant opposé au déconventionnement, s’empressait de rassurer les locataires en relayant cette information mensongère. Ceux-ci votaient au contraire la revendication « Non au déconventionnement. Non aux hausses de loyers » et élisaient un collectif de vingt personnes pour mettre en œuvre leurs décisions.

Ni In’Li, ni la mairie n’ont jugé bon de rencontrer les locataires lors d’une réunion dans le quartier. Mais ceux-ci se sont déplacés au siège d’In’Li à la Défense, ainsi qu’au ministère du Logement et à la préfecture du Val-de-Marne. Personne n’a daigné les recevoir, sans que cela entame le moral des participants.

Finalement, le gestionnaire dut avouer son intention d’augmenter les loyers, tout en s’engageant sous la pression à transmettre par écrit ses projets. Puis In’Li préféra fuir tout contact et s’asseoir sur ses obligations légales d’information en vue d’un déconventionnement.

Finalement, par un courrier signé de la maire, du président du conseil départemental et du député, tous trois membres du parti LR, les locataires ont eu confirmation le 27 mai que les loyers resteraient conventionnés au 30 juin prochain et ne subiraient pas de hausse. Un bailleur social, Seqens, s’engage à reprendre à In’Li la gestion des bâtiments avec une nouvelle convention en cours de signature avec l’État. Nul ne sait quelles tractations ont eu lieu entre In’Li, Seqens, la mairie et la préfecture, mais c’est bien la mobilisation des locataires qui a incité tout ce monde à trouver une solution et à lâcher le projet de déconventionnement. Il reste aux locataires à contrôler la durée et le contenu de la nouvelle convention, mais c’est d’ores et déjà une victoire dont ils peuvent être fiers.

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