SNCF : la direction en tient une couche24/05/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/05/2808.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : la direction en tient une couche

En voulant apparaître comme se préoccupant des conditions de travail des conductrices de train, la direction SNCF s’est pris les pieds dans le tapis et n’a fait que révéler le mépris qu’elle a pour ses salariées.

La direction de la SNCF, par l’intermédiaire de son service Rail-mixité, a fait une proposition aux conductrices qui a beaucoup choqué : pour « pallier les difficultés d’accès aux toilettes », elle leur a proposé de tester des culottes menstruelles pendant leur journée de travail. Le mail envoyé aux conductrices a fait largement le tour des réseaux sociaux, avant d’être repris par la presse.

Les dirigeants de la SNCF disent être tombés des nues en découvrant les articles et les réactions des cheminots. Ceux-ci, selon eux, n’ont pas compris la proposition, qui partait d’une bonne intention !

La direction sait pertinemment qu’il y a un énorme souci d’accès aux toilettes. S’il n’y a effectivement pas de toilettes à bord des trains de Fret, il devrait être possible de s’arrêter le long du trajet. Or, c’est la SNCF elle-même qui a fermé des centaines de gares dans le pays, et qui a laissé à l’abandon les locaux de nombreux triages où les toilettes sont désormais insalubres.

La presse a donc découvert le sort des conductrices et conducteurs de Fret. Mais les difficultés d’accès aux toilettes concernent de nombreux autres secteurs, comme les conducteurs des trains du Transilien. Avec les gains de productivité que la direction impose chaque année dans les journées de service, il n’est pas rare de n’avoir que six ou sept minutes pour changer de cabine et repartir dans l’autre sens. C’est donc moins le manque de toilettes que le manque de temps pour y aller qui pose problème ! Et si l’on part en retard pour avoir répondu à l’appel de besoins naturels, il faut ensuite se justifier, ce qui peut être ressenti comme humiliant.

Pour la direction de la SNCF comme pour l’ensemble du patronat, un bon travailleur est un travailleur qui produit… Et, après les culottes menstruelles, proposera-t-elle à tous de porter des couches ?

Partager