La Cane – La Réunion : la direction a dû reculer24/05/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/05/2808.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Cane – La Réunion : la direction a dû reculer

À la Réunion, tout le monde connaît la Cane et ses points de vente Gamm Vert. Depuis soixante ans, elle fait quasiment partie du quotidien des agriculteurs et éleveurs, mais aussi des jardiniers particuliers qui viennent s’y ravitailler.

Le 10 mai, plus de la moitié des salariés de la Cane se sont mis en grève illimitée. Ils réclament 500 euros d’augmentation pour tous, un salaire minimum de 2 000 euros net, l’arrêt des pressions et des licenciements, le respect de la direction. Face à ce mouvement massif, celle-ci a décidé de se débarrasser de son président mais pas du directeur général qui mène la vie dure aux travailleurs depuis sa venue à la Cane. Elle a voulu jouer la montre et le pourrissement.

La direction a d’abord proposé d’octroyer une augmentation mensuelle de 300 euros brut étalée sur trois ans... « en fonction de l’amélioration de la trésorerie et des résultats du groupe »... sur lesquels les travailleurs n’ont aucun contrôle ! Ils ont refusé et ont reconduit la grève, déclenchant alors l’intervention de la direction du travail.

Jeudi 19 mai, après des heures de négociation, la direction finissait par concéder ces 300 euros brut étalés sur trois ans, mais cette fois-ci sans condition et avec l’ouverture de négociations annuelles obligatoires au deuxième semestre de cette année. Elle accordait en plus une prime de cinq mois de salaire aux travailleurs partant à la retraite, le paiement de six jours de grève sur neuf et une embauche.

Sur ce résultat, les grévistes ont décidé de reprendre le travail. Pour beaucoup d’entre eux c’était leur première grève. Elle a été organisée démocratiquement, avec la mise sur pied dès le premier jour d’un comité de grève élu et fonctionnant en liaison permanente avec l’ensemble des grévistes. Cela a permis à chacun d’entre eux d’intervenir lors des nombreuses assemblées générales, de poser librement ses questions et de trouver réponses auprès des camarades et des militants. Cela a rendu plus solides et plus déterminées leur union et leur volonté de vaincre, et ils ont pu reprendre le travail la tête haute.

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