Enseignement : manque de personnel à tous les étages24/05/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/05/P6-2_Banderolle_ecole_profs_non_remplaces_Pantin_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignement : manque de personnel à tous les étages

À la rentrée de septembre, il va manquer encore plus d’enseignants que d’ordinaire. Après les résultats des épreuves écrites des récents concours du Capes, on sait qu’il manquera au minimum 200 candidats professeurs de mathématiques et près de 150 pour enseigner l’allemand.

Illustration - manque  de personnel à tous les étages

D’autres seront éliminés lors des épreuves orales, ce qui va accentuer encore le déficit dans ces deux matières, déjà déficitaires l’an dernier. Les autres disciplines sont à peine mieux loties. Le concours du premier degré, destiné à recruter les professeurs des écoles, a vu aussi le nombre de candidats chuter, y compris dans les académies qui attirent habituellement le plus d’étudiants.

Il n’est pas surprenant que les étudiants réfléchissent à deux fois avant de passer des concours menant à un métier rendu de plus en plus difficile par la multiplication des classes surchargées. En moyenne, au niveau national, on compte entre 25 et 26 élèves par classe au collège, un taux jamais atteint. Au lycée général, les effectifs sont encore plus chargés, 30 élèves par classe en moyenne et jusqu’à 40 dans certains cours de spécialité. C’est invivable pour les enseignants et dramatique pour les conditions d’apprentissage des élèves.

Les salaires des enseignants, surtout en début de carrière, avec moins de 1 500 euros par mois, sont trop faibles pour compenser ces difficultés.

Les pics de l’épidémie de Covid ont souligné le manque d’enseignants, d’autant plus que les réserves de remplaçants ont été amenuisées ces dernières années. Le mode dégradé est devenu la norme dans les établissements scolaires, notamment dans les quartiers défavorisés. À chaque rentrée, et la prochaine promet d’être pire encore, certaines classes doivent attendre plusieurs semaines avant que quelqu’un vienne faire cours.

Cette situation de plus en plus compliquée sert de prétexte au ministère et aux rectorats pour pousser les établissements à trouver des contractuels, qui seront jetés dehors dès qu’un enseignant titulaire sera nommé sur le même poste, et qui ne sont pas payés pendant les vacances scolaires.

Un recrutement toujours plus important de contractuels, avec des droits moindres, sera aussi une pression pour habituer les enseignants à la précarité et dégrader leurs conditions de travail. Moins de crédits, moins de personnel, plus de difficultés pour les élèves, c’est une chanson tristement connue.

Partager