Toray Films Europe – Ain : la grève impose le rattrapage des salaires18/05/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/05/P14-1Toray-12_mai_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toray Films Europe – Ain : la grève impose le rattrapage des salaires

Quatre jours de grève ont obligé la direction de Toray Films Europe à concéder une augmentation générale de 78 euros brut, rétroactive au 1er janvier.

Illustration - la grève impose  le rattrapage des salaires

Cette somme vient s’ajouter aux 22 euros qu’elle avait eu le culot de proposer au titre des augmentations annuelles. Elle a également dû porter de 350 à 850 euros la prime prévue en juillet.

Dans cette usine qui produit du film alimentaire à Saint-Maurice-de-Beynost près de Lyon, l’ambiance avait commencé à changer avec l’annonce de bons résultats pour le début d’année. En avril, les travailleurs ont appris que ceux de l’autre usine française du groupe japonais Toray, à Pau, avaient obtenu 100 euros par mois après une menace de grève.

Le 9 mai, un groupe d’ouvriers postés décidait de se mettre en grève sans plus attendre, entraînant les autres équipes. Dès l’après-midi, les grévistes retrouvaient les réflexes de la grève de 2018 qui avait laissé de bons souvenirs et installaient un piquet sur la pelouse devant l’usine, avec barnums et barbecues.

Le lendemain, un groupe de techniciens de production et maintenance rejoignait le mouvement sous les ovations. Pour la première fois une grève regroupait travailleurs postés et ceux en journée. Dans la foulée, l’assemblée des grévistes votait la revendication de 300 euros.

Pour certains, cette somme correspondait au manque à gagner dû à l’inflation. Pour d’autres, c’était surtout une façon de demander « une grosse somme et pas des miettes ». Le soir même, la direction, inquiète de voir quatre lignes de production totalement à l’arrêt, proposait 60 euros par mois, proposition refusée par les grévistes.

Devant l’usine, le piquet était animé jour et nuit dans une ambiance de fête et de discussions. Les travailleurs démontraient qu’ils pouvaient décider eux-mêmes de la date des réunions salaires et imposaient la bonne méthode pour faire que les salaires suivent les prix : la grève.

Le 11 mai, le patron proposait une augmentation de 78 euros, soit 100 euros avec l’augmentation initiale. Toute la soirée, les discussions sur le piquet montraient des hésitations entre la possibilité d’obtenir plus face à une direction qui avait lâché si vite, et la crainte de devoir engager une grève plus longue.

Le 12 mai, au cours de l’assemblée générale quotidienne, le souci de ne pas se désunir l’emportait et la reprise était votée massivement. Bien sûr, les 100 euros seront très vite rattrapés par l’inflation qui s’annonce durable.

Les grévistes en étaient bien conscients et, en décidant de reprendre ensemble, certains voulaient affirmer qu’il faut se tenir prêts à repartir en grève dans les prochains mois.

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