Police : scènes de torture à Juvisy18/05/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/05/2807.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Police : scènes de torture à Juvisy

Un électricien de 19 ans, Mahedine Tazamoucht, a dénoncé les violences subies au commissariat de Juvisy dans la nuit du 9 au 10 mai et son récit est édifiant.

Contrôlé alors qu’il était avec deux de ses amis en bas de son immeuble, il a été aussitôt mis au sol par un des policiers.

« [Il] m’a enlevé mes chaussures. Alors, il m’a pulvérisé du gaz lacrymogène directement dans le visage. […] J’avais tellement de difficulté à respirer qu’ils m’ont emmené à l’hôpital de Juvisy, mais arrivé là-bas, j’ai dénoncé sans attendre aux personnes qui étaient là la violence de mon interpellation sans raison », a-t-il déclaré. Emmené ensuite au commissariat de Juvisy, il y a subi de véritables actes de torture, menotté, assis sur une chaise avec son caleçon pour seul vêtement.

« Ils me mettaient des coups de taser au bras, dans le cou. Je pleurais de douleur. Ça a été des coups à répétition au visage, des coups de pied dans les tibias. Je crachais beaucoup de sang. Ces policiers m’ont marché sur les pieds avec leurs bottes. C’était de la torture, des coups gratuits. Trois hommes me frappaient, trois autres rigolaient. » a dénoncé le jeune homme, qui a porté plainte.

Cette fois-ci, les exactions commises auront au moins été rendues publiques. Mais elles ne sont pas un cas isolé. Amnesty international dénonce ainsi depuis des années « les mauvais traitements et torture, décès pendant des interpellations, la répression violente pendant des manifestations, les contrôles à caractère discriminatoire et propos racistes ». La liste est longue en effet et l’encouragement vient d’en haut. Il faut se souvenir, par exemple, des déclarations du ministre de l’Intérieur, Castaner, défendant la brutalité de la police lors des manifestations des gilets jaunes.

Mahedine est jeune, d’origine arabe et habite un quartier populaire. Cela en faisait une cible toute désignée pour des policiers visiblement imprégnés d’idées racistes, et qui savent qu’ils seront soutenus par leurs chefs.

Partager