Buitoni : le scandale continue11/05/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/05/LO2806.png.445x577_q85_box-2%2C0%2C694%2C896_crop_detail.jpg

Leur société

Buitoni : le scandale continue

Après les pizzas Fraich’Up, deux nouvelles gammes de pizzas Buitoni sont suspectées d’être à l’origine d’intoxications à la bactérie E. coli. Une nouvelle fois, il a fallu le dépôt d’une plainte pour que l’affaire soit rendue publique, l’entreprise se gardant bien de communiquer la moindre information.

Fin mars, après avoir consommé une pizza Bella Napoli, une femme a dû être hospitalisée une semaine. « Son mari a contacté Buitoni pour demander le retrait de la pizza sans avoir de réponse, et il a contacté le service de sécurité et qualité sanitaire de l’alimentation, qui a simplement dit avoir transmis l’information à l’ARS (Agence régionale de santé) », a expliqué l’avocat de la famille, déjà engagé dans la défense de plusieurs victimes de précédentes contaminations. À peu près au même moment, une fillette de sept ans qui aurait mangé une pizza Four à pierre a été hospitalisée elle aussi.

Appartenant au géant de l’agroalimentaire Nestlé, Buitoni a déjà été mis en cause dans des contaminations à la bactérie E. coli. Deux enfants en étaient morts, les pizzas Fraich’Up avait été rappelées, et les deux lignes de production de l’usine de Caudry, près de Cambrai, avaient été mises à l’arrêt en avril. Les médias avaient alors relayé les témoignages d’anciens salariés décrivant la saleté de l’usine, les champignons sur les murs, la peinture qui s’écaille sur des barres métalliques, l’huile de moteur souillant les aliments et même la présence de vers de farine sur les tapis de pâtes. Dans l’arrêté préfectoral qui a fermé l’usine, les services départementaux ont eux-mêmes conclu à « de nombreuses anomalies graves en matière de nettoyage et d’entretien général des locaux et matériels ».

Alors que c’est dans cette même usine de Caudry qu’étaient produites les pizzas Four à pierre, seules les pizzas Fraich’Up avaient été rappelées. D’autres sites pourraient été concernés, les Bella Napoli étant produites en Italie. La législation sur le secret commercial et industriel permet à ce grand groupe de maintenir une complète opacité. Il aura fallu des hospitalisations et des plaintes pour que l’on se rende compte que le problème est, semble-t-il, loin d’être réglé. Et il n’y a manifestement aucune confiance à accorder à cet industriel qui privilégie avant tout ses profits.

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