Dans les entreprises

La Barre Thomas Rennes : la saignée des emplois continue

L’usine de la Barre Thomas, qui fut la première usine Citroën ouverte à Rennes dans les années 1950, a compté jusqu’à 3 000 travailleurs au début des années 2 000. Ils fabriquaient des pièces en plastique et caoutchouc, essentiellement pour le groupe PSA.

Depuis, elle a été revendue à un industriel italien, Gomma, puis au fonds d’investissement américain Silver Point, ensuite au sous-traitant automobile américain Cooper : tous ont tour à tour supprimé des emplois, externalisé des ateliers, réduisant ainsi les effectifs à 350 travailleurs.

Chaque fois, ces patrons ont bénéficié d’aides multiples, attribuées par l’État ou les collectivités locales au nom du sauvetage de l’emploi, pour ce que les politiciens bourgeois appelaient volontiers un fleuron industriel. Pour finir, de nouveaux locaux ont même été construits pour l’usine, le trust propriétaire de l’entreprise en étant locataire, probablement pour pouvoir s’en débarrasser plus facilement.

Aujourd’hui, le dernier propriétaire en date, le trust allemand Continental, vient de décider de dissoudre le secteur recherche et développement, qui compte une trentaine de personnes. Cela signifie des ouvriers obligés de retourner en équipe, ou peut-être des salariés partant en préretraite, ou tout simplement licenciés sans être remplacés.

Jusqu’à présent, les patrons et politiciens locaux, de gauche comme de droite, se sont entendus comme larrons en foire pour que ces saignées successives se passent sans trop de remous. Cela ne durera peut-être pas toujours.

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