Seillière condamné : une goutte d’eau dans un océan de profits27/04/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/04/2804.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Seillière condamné : une goutte d’eau dans un océan de profits

Ernest-Antoine Seillière, l’ancien dirigeant du Medef et du groupe Wendel, vient d’être condamné à trois ans de prison avec sursis et 35 700 euros d’amende, pour fraude fiscale.

L’affaire a éclaté en 2007 et la justice, toujours très respectueuse quand il s’agit des grands bourgeois, a su faire preuve d’une grande mansuétude.

Le baron Seillière et treize hauts cadres de la société Wendel avaient opéré un montage financier opaque, en multipliant les sociétés écrans, dans le but d’échapper au fisc. À lui seul, Seillière avait ainsi gagné près de 79 millions et aurait dû verser 29,4 millions en impôts. On voit donc que l’amende est loin de régler sa dette.

Le Parquet national financier avait pourtant requis quatre ans de prison, dont deux ferme. La justice a fait valoir que le baron Seillière et ses acolytes « avaient franchi la frontière entre l’optimisation fiscale et la fraude fiscale », frontière bien mince pour Seillière, tant il est vrai que ce dernier est passé maître dans l’art de jouer avec les deniers publics pour enrichir son groupe.

Ce sont les nationalisations de la branche sidérurgique, très endettée dans les années 1980, qui ont permis de relancer les affaires de la famille Wendel. Les dettes ainsi épurées par l’État, la famille a sauvé sa fortune et s’est lancée dans la finance, rachetant des sociétés comme Valéo, Capgemini, etc.

En 2008, lors de la crise financière, quand le gouvernement Sarkozy a distribué 10,5 milliards d’euros d’argent public, sous forme de prêts aux banques sans aucune contrepartie, le baron Seillière s’est fendu d’un « Chapeau Sarko ! », ravi de voir l’État providence sauver les fortunes des nantis, et accessoirement la sienne. Pourtant, ce grand bourgeois, quand il était président du Medef, n’avait pas de mots assez durs à l’égard des salariés qui voulaient voir le smic augmenter, tout comme il dénonçait l’idée même de l’intervention de l’État dans les affaires des entreprises… sauf bien sûr quand il s’agissait que l’argent public revienne à lui et à ses semblables !

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