Réfugiés d’Ukraine : une discrimination inacceptable27/04/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/04/2804.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réfugiés d’Ukraine : une discrimination inacceptable

Une tribune signée par plusieurs présidents d’université dénonce la ségrégation opérée par la France dans l’accueil des étudiants réfugiés d’Ukraine.

De nombreux étudiants étrangers, d’origine africaine, pakistanaise ou autre, qui faisaient leurs études en Ukraine, ont fui, comme des millions d’Ukrainiens victimes de discriminations pendant leur exil forcé, refusés dans les bus, parqués aux frontières, pour laisser passer les Ukrainiens en premier. Ceux qui le voulaient ont eu du mal à rejoindre la France. Aujourd’hui, ils se voient refuser le droit d’asile et sont menacés de recevoir un OQTF (ordre de quitter le territoire français) parce qu’ils ne disposent pour l’instant que d’une autorisation provisoire de séjour de 30 jours, au prétexte qu’ils peuvent rentrer dans leur pays.

Selon une disposition de l’Union européenne et une circulaire du gouvernement français datant du 22 mars, les ressortissants étrangers disposant d’un titre de séjour valable en Ukraine sont « invités » à rentrer chez eux si la situation de leur pays le permet. Pour les autres, il leur faut faire la preuve qu’ils sont inscrits dans une université. Pire, l’appréciation de cette directive est laissée aux préfectures. Celle des Alpes-Maritimes a ainsi interdit l’entrée du territoire à des réfugiés qui voulaient passer la frontière italienne pour rejoindre leur famille.

Cautionnées par l’État français, de nombreuses universités ne répondent à aucune demande d’inscription émanant de ces réfugiés venant d’Ukraine, mais sans les bons papiers, ce qui augmente le nombre de ceux qui ne pourront obtenir aucun titre de séjour.

Loin des caméras et des discours lénifiants du gouvernement sur la nécessité d’accueillir les réfugiers fuyant l’horreur de la guerre, ces étudiants sont empêchés de poursuivre leurs études, menacés de retourner dans un pays qu’ils avaient déjà quitté pour pouvoir étudier.

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