Sorbonne-Nouvelle : contestation étudiante et panique des autorités20/04/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/04/2803.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sorbonne-Nouvelle : contestation étudiante et panique des autorités

Mercredi 13 avril à 21 heures, le personnel et les étudiants de la Sorbonne-Nouvelle étaient informés par courriel de la fermeture des locaux de l’université à partir du lendemain jusqu’au samedi 23 avril. Motif ?

La crainte que l’occupation de la Sorbonne par des étudiants mécontents du second tour Macron-Le Pen ne fasse tache d’huile.

Face à l’annonce de cette fermeture du jour au lendemain par le président de l’université, salariés et étudiants étaient partagés entre rire jaune et colère. Rire jaune car le mouvement de contestation n’avait pas encore gagné Censier, le site principal de la Sorbonne-Nouvelle. On était donc face à une fermeture préventive grotesque.

Et puis il y avait de la colère. Car, non contente de fermer arbitrairement les locaux, la présidence exigeait des enseignants qu’ils basculent du jour au lendemain du présentiel au distanciel... avec l’argument qu’après deux années de familiarisation avec les outils numériques du fait des confinements successifs, ce ne serait qu’un jeu d’enfant ! Or la décision n’a rien d’anodin : elle revient à priver 17 000 étudiants de leur dernière semaine du semestre et de l’année, celle pendant laquelle ils passent l’essentiel de leurs partiels. Faire brusquement passer les examens à distance, c’est du stress en plus pour les étudiants, des heures d’écran en plus pour les enseignants, et des complications sans fin pour le personnel administratif confronté aux demandes incessantes d’étudiants à juste titre désorientés.

Rendre la vie impossible aux étudiants comme aux travailleurs de l’université n’a manifestement pas dérangé ceux qui ont imposé la fermeture : la présidence et, au-dessus d’elle, la chancellerie des universités de Paris et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Pour eux, tout était préférable à un scénario où le mécontentement des étudiants face à la situation politique et sociale serait venu bousculer la campagne de l’entre-deux-tours. Cette ridicule précipitation est révélatrice de la crainte des autorités quant aux réactions de la jeunesse et de la population en général.

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