Psychiatrie : une situation dramatique06/04/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/04/2801.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Psychiatrie : une situation dramatique

Macron vient d’annoncer le 5 avril la mise en place du dispositif MonPsy déjà dessiné en septembre 2021 aux Assises de la psychiatrie.

À l’époque, la pandémie lui aurait montré combien la santé mentale avait été négligée car « pendant longtemps, les moyens n’avaient pas été à la hauteur ». Alors, ni une ni deux, le gouvernement allait créer 800 postes dans les centres mé­dico-psychologiques (CMP) et rembourser huit séances chez le psychologue sur présentation d’une ordonnance médicale ! Le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait annoncé la mise en place d’un nouveau numéro national de prévention suicide. Avec cela, Macron avait parlé d’« avancée historique » !

Mais les discours ne changent rien à l’affaire et à la situation dramatique justement de la santé mentale dans le pays. C’est ce qu’ont tenu à dire 2 000 psychologues dans une pétition publiée dans le journal Le Monde du 29 mars. Ils y rappellent que la prise en charge des malades se fait non seulement dans les CMP mais aussi et surtout dans les hôpitaux « qui ne sont plus en capacité d’effectuer leur mission… parce que les gouvernements successifs les ont laissé progressivement dépérir ».

Les signataires dénoncent les fermetures de lits : leur nombre a quasiment diminué de moitié entre 1970 (100 000 lits) et 2019 (55 300 lits). Et c’est sans parler de la misère des centres médico-psychologiques où il faut attendre des mois pour obtenir un rendez-vous, voire un an et demi dans les départements les plus défavorisés comme la Seine-Saint-Denis, Macron le reconnaissant lui même. Quant aux médecins psychiatres, ils étaient près de 16 000 en 2019 mais, austérité oblige, leur nombre devra avoir diminué de près de 10 % dans dix ans…

La santé mentale manque de tout, comme d’ailleurs tous les secteurs de la santé. Macron en campagne fait mine de le découvrir mais sa démagogie ne trompe personne. Car c’est bien la politique de tous les gouvernements, sans oublier les siens, qui est responsable de cet état de choses qui se paye en drames et en souffrances pour des millions de personnes.

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