Pizzas contaminées : la bactérie du profit06/04/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/04/2801.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pizzas contaminées : la bactérie du profit

L’Agence de santé publique a confirmé le lien entre la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch’up de la marque Buitoni, une filiale de Neslé, et des dizaines de cas graves de contamination à la bactérie E. coli. Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte suite au décès de deux enfants.

Ces pizzas ont été fabriquées dans une usine à Caudry dans le Nord. Interrogés par des journalistes, d’anciens salariés ont témoigné de conditions sanitaires désastreuses : champignons sur les murs, peinture qui s’écaille sur des barres métalliques, huile moteur souillant les aliments et même présence de vers de farine sur les tapis de pâtes…

L’un d’entre eux affirme avoir prévenu la direction en vain durant 18 mois et conclut son récit en se disant surpris qu’un accident ne se soit pas produit plus tôt.

Une ancienne responsable de la sécurité des aliments chez Nestlé assure avoir réclamé en interne, sans succès, un renforcement des mesures sanitaires pendant quatre ans et avoir alerté le ministère de la Santé et la Commission européenne sans qu’aucune suite ne soit donnée.

Il a fallu cette épidémie pour que les journalistes donnent la parole à des travailleurs qui dénonçaient les risques sanitaires depuis des années.

Les salariés, présents à toutes les étapes de la chaîne de production, sont les mieux placés pour mettre fin à de tels scandales sanitaires. Imposer la levée du secret industriel qui empêche de dénoncer publiquement l’irresponsabilité capitaliste et ses conséquences est vraiment une mesure de santé publique.

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