Dans les entreprises

Atalian – Airbus Helicopters : grève pour les salaires

Lundi 4 avril, les travailleurs du nettoyage (femmes de ménage et déchetterie) de l’entreprise Atalian du site Airbus Helicopters à Marignane se sont mis en grève pour les salaires.

Ils n’en peuvent plus des hausses de prix, avec un salaire qui ne permet plus de vivre. Le mécontentement s’accumule : toujours plus de travail, un vestiaire ou des sanitaires en plus à nettoyer, des tournées à rallonge. Au début de la pandémie, les femmes de ménage avaient dû faire grève pour obtenir des gants, et certains intérimaires n’avaient ni blouse ni chaussures de sécurité. Pendant la pandémie, Atalian a facturé des travaux dits « spéciaux », en particulier de désinfection. Ce que ces travaux avaient de « spéciaux », c’est qu’ils étaient plus risqués pour les femmes de ménage… mais sans être plus payés.

On sait que dernièrement Atalian a dû payer 15 millions d’euros pour clore des poursuites pour fausses factures, payer 460 000 euros à Vinci, se soumettre à ses frais (pour une autre affaire) à des audits de l’Agence française anticorruption. Mais ces amendes, ce n’est quand même pas aux travailleurs d’Atalian d’en faire les frais avec leurs salaires insuffisants.

À l’appel de la CGT, les travailleurs du nettoyage se sont donc rassemblés à 6 heures le matin du 4 avril et ont commencé à distribuer à toutes les entrées un tract expliquant leurs revendications, rencontrant un bon accueil de la part des travailleurs d’Airbus. La direction a envoyé des gardiens leur dire de partir deux cents mètres plus loin sur un rond-point, l’un d’eux a pris en photo le piquet de grève et la banderole, a relevé le nom d’une déléguée, mais les grévistes ont tenu bon : « Si la direction veut que nous partions, qu’ils nous donnent satisfaction. » Ces gardiens qui exécutaient les ordres se disaient en même temps solidaires des femmes de ménage, et la direction d’Airbus a appelé la police... qui est restée devant les grévistes sans toutefois intervenir.

Mardi 5 avril, à Carrefour Grand Littoral, et mercredi 6 à l’usine STMicroelecronics de Rousset, les travailleurs d’Atalian étaient appelés à la grève par la CGT. Il y a quelques semaines, ils avaient fait grève dans cette usine et obtenu satisfaction, mais ils tenaient à se remobiliser par solidarité.

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