Renault – Russie : calculs patronaux et mépris des peuples30/03/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/03/2800.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Russie : calculs patronaux et mépris des peuples

Le 23 mars, Renault a annoncé la suspension immédiate de la production de son usine de Moscou et évalue « les options possibles concernant sa participation dans sa filiale Avtovaz ».

L’entreprise a ainsi fini par céder aux pressions qui, du gouvernement aux médias, incitent à sanctionner la Russie.

La direction de Renault et la presse évoquent les 480 000 véhicules vendus en 2021 en Russie, deuxième marché pour la firme. Mais ce n’est pas grâce à l’usine de Moscou, dont la production est suspendue et qui fabrique annuellement environ 75 000 véhicules Renault, Dacia ou Nissan.

La production vient essentiellement de l’usine d’Avtovaz à Togliatti, qui compte aujourd’hui plus de 30 000 salariés. La participation de Renault dans cette filiale date de 2008, quand Carlos Ghosn s’est associé, avec la bénédiction de Poutine, à un de ses proches, un oligarque dirigeant du conglomérat militaro-industriel public Rostec. Des années plus tard, après une restructuration, qualifiée de « sauvage » même par le journal Les Echos, l’entreprise qui produit des Lada serait devenue rentable pour Renault, devenu majoritaire.

Les dirigeants de Renault disent qu’ils veulent agir « de manière responsable envers les 45 000 salariés ». En réalité, leurs hésitations ont peu à voir avec ces prétendues responsabilités, mais plus avec le calcul du manque à gagner et avec la possibilité de faire combler par l’État la perte financière attendue, pourtant déjà incluse dans son futur bilan.

Quant aux travailleurs russes de la firme, menacés de se retrouver sans emploi, ce n’est pas le problème des dirigeants de Renault, pas plus que de tous ceux qui décident ou appliquent les sanctions contre la Russie de Poutine. Ainsi, ceux qui paieront les conséquences de ces décisions ne sont ni les bureaucrates ou les oligarques, ni Poutine lui-même.

C’est la population, les travailleurs, et en particulier les plus pauvres, voués au chômage et à toutes les privations qu’entraînent un régime dictatorial et une guerre entre grandes puissances.

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