Guadeloupe : des écueils dans l’accueil pour Le Pen30/03/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/03/2800.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Guadeloupe : des écueils dans l’accueil pour Le Pen

Le voyage électoral de Marine Le Pen en Guadeloupe les 26 et 27 mars a été marqué par des manifestations d’opposition. L’accueil organisé à l’aéroport par un petit groupe de ses partisans n’a pu lui éviter les écueils du soir et du lendemain.

En effet, à l’appel de plusieurs organisations nationalistes (ANG, UPLG, FKNG) et de l’organisation communiste révolutionnaire Combat ouvrier, plusieurs dizaines de personnes ont d’abord bloqué l’entrée de France-TV (Guadeloupe Première) où Marine Le Pen devait être interviewée au journal de 19 h 30 du 26 mars. Devant l’impossibilité de s’y rendre, Le Pen et les journalistes ont décidé de faire l’émission à distance depuis son hôtel, Le Créole Beach, à Gosier. Les manifestants se rendirent alors à cet hôtel.

Au moment où commençait l’interview, la cheffe du RN en fut empêchée. Entourés et aux cris de « Le Pen, dehors, Le Pen raciste », elle et les membres de sa sécurité durent traverser une partie de l’hôtel, poursuivis par les manifestants. Toujours entourés par ces derniers criant leurs slogans, ils trouvèrent refuge dans un salon de l’hôtel et rejoignirent par une autre porte la chambre de Le Pen. Entre-temps, le garde du corps avait violemment bousculé une camarade et Rody Tolassy, le représentant du RN en Guadeloupe, en avait giflé une autre.

En quittant l’hôtel, les manifestants croisèrent trois cars de gendarmes en tenue de combat qui se rendaient sur les lieux. Trop tard !

Le lendemain, Le Pen, craignant les manifestations, annulait son interview prévue à 7 heures du matin à RCI (Radio Caraïbes International). Elle annulait aussi le lendemain une visite à Sainte-Rose, préférant se rendre au domicile de son représentant local dans la même commune. Puis, au cours de sa visite sur le marché de Sainte-Anne, elle fut applaudie par certains mais fut encore huée par des manifestants.

Lors d’une conférence de presse tenue à son hôtel avant de quitter l’île, Marine Le Pen a évidemment dénoncé ces manifestants d’extrême gauche et indépendantistes et a déclaré qu’elle porterait plainte.

En définitive, même si elle a accru son audience en Guadeloupe, son voyage a été proche du fiasco. La politique de dédiabolisation de la dirigeante d’extrême droite, notamment pour faire oublier son racisme et se donner une image plus respectable, ne trompe pas tout le monde.

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