Agroalimentaire : hausse des prix au programme30/03/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/03/2800.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Agroalimentaire : hausse des prix au programme

Chaque année, en janvier-février, la grande distribution et ses fournisseurs négocient les tarifs et les conditions de vente des produits vendus en rayons. Ces négociations sont supposées fixer les règles pour toute l’année.

Comme toutes les négociations, celles-ci résultent d’un rapport de force entre, d’un côté, Carrefour, Leclerc ou Auchan et, de l’autre, Danone, Lactalis ou Lustucru. Invoquant les coûts des matières premières, de l’emballage, du transport ou de l’énergie, les groupes agro- alimentaires essaient d’arracher aux grands distributeurs les meilleurs prix. Les agriculteurs les plus gros, les grandes coopératives participent à ces négociations arbitrées par le gouvernement. Dans ce bras de fer entre puissants capitalistes, les intérêts des petits producteurs ne pèsent guère plus que ceux des consommateurs, malgré les lois, comme celle dite Égalim 2 censée protéger la rémunération des agriculteurs. Quant aux intérêts des salariés, d’un côté comme de l’autre, un seul mot d’ordre : toujours moins !

Cette année, sous prétexte de la hausse du prix des matières premières agricoles, du transport, de l’énergie, les négociations avaient abouti, pour la première fois depuis huit ans, à des prix payés aux industriels et aux gros agriculteurs en hausse de 3 % avec des pics bien supérieurs pour les pâtes, les fromages ou les produits sucrés. Pour les consommateurs, les hausses prévues sur les produits finaux étaient encore plus importantes, y compris sur les marques distributeurs consommées par les ménages les plus modestes.

Las, à peine les négociations bouclées, la guerre en Ukraine et la spéculation effrénée de quelques grands courtiers sur les céréales, ont provoqué une nouvelle explosion du prix des denrées agricoles et de la nourriture pour le bétail. La filière agroalimentaire a immédiatement demandé une réouverture des négociations pour répercuter ces hausses sur la grande distribution. Christiane Lambert, patronne de la FNSEA, a déclaré : « Il va falloir oser parler de hausses substantielles du prix de l’alimentation ».

Avec l’accord du gouvernement, toute la filière, y compris la grande distribution, va finir par trouver un accord... sur le dos des consommateurs. Car dans cette guerre des prix entre géants richissimes, les seuls qui n’ont pas la possibilité de répercuter ces hausses à l’étage du dessous sont ceux qui n’ont que leur salaire pour vivre.

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