Dans les entreprises

P&O Ferries – Transmanche : 800 licenciements

P&O Ferries a été racheté en 2006 par Dubaï Ports World (Émirat de Dubaï). Il exploite des lignes de ferries entre la Grande-Bretagne, l’Irlande, les Pays-Bas, la Belgique et la France.

Le 17 mars, à 8 heures, la direction a donné ordre à tous les navires de rejoindre leur port d’attache. Les trois navires P&O Ferries actuellement en service sur la ligne Calais-Douvres ont dû, s’ils étaient chargés, décharger les véhicules, ceux de tourisme comme ceux de fret, et rejoindre le port de Douvres sans délai.

Dans le même temps, la direction faisait savoir aux salariés qu’une importante annonce allait être faite qui « assurerait le futur de l’entreprise. » Comment ? En se débarrassant sans préavis des 800 marins sous « contrat Jersey », considérés comme trop coûteux, pour les remplacer sur le champ par des intérimaires non syndiqués !

Cette mesure s’appliquait sur toutes les lignes P&O au départ de Douvres-Calais, Liverpool-Dublin, Larne-Cairnryan et Hull-Rotterdam. Pour éviter toute tentative de résistance, les services d’hommes de main formés au passage des menottes étaient loués. L’opération vise à réduire de 50 % les salaires des marins. Les contrats Jersey n’assurent déjà qu’une protection sociale des plus minces mais les conditions d’emploi des intérimaires sont encore pires. Les salaires tourneraient aux environs de 2 livres de l’heure, soit 2,20 euros. La compagnie a largement bénéficié des subventions du gouvernement britannique et verse des centaines de millions de dividendes chaque année à ses propriétaires. Cerise sur le gâteau, elle n’a pas payé une partie des cotisations de retraite des salariés et doit l’équivalent de plus de 170 millions d’euros au régime de pension de la marine marchande.

Les syndicats britanniques RMT (marins) et Numast (officiers) ont demandé aux marins de rester à bord des navires. Des premières manifestations de protestation ont eu lieu à Liverpool et Hull dès le 18 mars.

À Hull, les marins ont été rejoints par des collègues d’autres compagnies et des salariés d’autres secteurs, malgré le fait que les syndicats n’appelaient pas à la grève.

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