élection présidentielle 2022

‘‘Le monde du travail doit prendre les rênes de la société !’’

La campagne militante de Nathalie bat son plein. En plus des interviews dans les médias, du 15 au 19 mars, après s’être rendue à l’invitation de l’association des maires de France, elle a participé à trois réunions à la rencontre de jeunes étudiants, et tenu trois meetings, dans les villes d’Aix, Marseille, Toulouse et Bordeaux, avant de prendre la parole lors du banquet de Lutte ouvrière de Creil.

La guerre en Ukraine a occupé une partie des débats car elle rend palpable l’urgence de la situation, la nécessité pour les travailleurs de faire entendre leurs intérêts et de prendre leur sort en main.

Dans la lignée des revendications portées par le mouvement des gilets jaunes, des participants ont demandé à Nathalie si elle serait favorable à l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC). Mais s’il est juste que les travailleurs revendiquent le droit de décider, ce n’est pas une question de procédure. Imagine-t-on des RIC sur les salaires, les embauches, les conditions de travail, auxquels les patrons se soumettraient ? Arracher le droit de décider, ce serait imposer par le rapport de force un véritable contrôle des travailleurs mobilisés. Cela ne signifierait pas des référendums ponctuels, mais un contrôle permanent, la transparence des comptes, pouvoir suivre les circuits de l’argent.

À ceux qui s’étonnent que la candidate ne vise pas la présidence de la République, Nathalie fait remarquer le côté dérisoire de l’élection : « L’ennemi à combattre, c’est la classe sociale capitaliste. »

La question climatique, qui inquiète jeunes et moins jeunes, est l’occasion de l’illustrer. Car, si les dirigeants de ce monde parlent beaucoup écologie, ils n’ont pas les leviers pour agir, même en admettant qu’ils le veuillent. Il est bien beau de parler de planification écologique, souligne Nathalie, mais on planifie quoi si les capitalistes gardent les rênes d’Arcelor, de Cargill, Monsanto, Total, Dassault, etc. ?

« Mais alors le problème ne vient-il pas des multinationales ? », a-t-on demandé à Nathalie, et « en quoi le passage à une société communiste permettra-t-il un avenir durable ? » Les multinationales ne sont pas le problème mais la solution, à condition que la classe ouvrière s’en empare. Pour répondre aux besoins de la société tout en tenant compte des ressources, du climat, de l’environnement, il faut rationaliser l’économie, c’est-à-dire recenser les besoins et coordonner, planifier la production à l’échelle internationale. Il faut soustraire des secteurs entiers, comme l’énergie par exemple, aux capitaux privés. Et produire « local » n’est pas toujours le plus écologique, contrairement à une idée reçue : il y a déjà suffisamment d’usines, dans bon nombre de secteurs, pour produire suffisamment sans en construire de nouvelles aux quatre coins du monde. Mais gérer les moyens de production en fonction des besoins de l’humanité suppose d’abord l’expropriation de la classe capitaliste. « Les communistes sont en réalité les seuls écologistes conséquents », a affirmé Nathalie.

Beaucoup sont choqués par l’absence de visibilité du camp des travailleurs dans les médias et l’absence de débats pour l’élection, mais il ne faut pas s’en étonner. Les médias sont financés par les capitalistes, il n’y a aucune raison qu’ils déroulent le tapis rouge aux révolutionnaires. Nous nous moquons de débattre avec Macron, a dit Nathalie : nous nous adressons aux travailleurs pour faire entendre leurs intérêts et affirmer qu’ils sortiront de l’exploitation, de la crise climatique et des guerres, quand ils prendront confiance dans leur force et s’organiseront pour renverser cette société.

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