Dans le monde

Climat : l’urgence est à la révolution

Samedi 12 mars, des « marches pour le climat » ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes à travers le pays. « On en parle quand ? », interrogeaient des pancartes portées par des manifestants. Ils entendaient ainsi faire pression sur les candidats à l’élection présidentielle afin qu’ils discutent des mesures urgentes à prendre pour faire face au péril.

Les dégâts consécutifs au réchauffement climatique sont une véritable catastrophe, non plus seulement annoncée mais déjà bien présente. Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publié fin février est à ce titre plus qu’éloquent. Il annonce – études scientifiques et chiffres à l’appui – la menace sur l’approvisionnement en eau et son impact sur la vie des populations et aussi sur le bétail, sur la pêche, sur les récoltes, sur toute la production alimentaire. Il dit les conséquences du réchauffement climatique sur la santé, la résurgence de maladies infectieuses anciennes qui avaient disparu, l’arrivée de nouvelles infections et aussi sur la disparition des espèces animales et végétales. Il alerte sur les tempêtes, les incendies, les inondations, l’élévation du niveau des mers, la disparition de terres côtières sous les eaux et les déplacements de population consécutifs.

Il y a de quoi être particulièrement inquiet mais surtout en colère. Les conséquences du réchauffement climatique sont annoncées depuis des années, ne serait-ce que depuis le précédent rapport du GIEC en 2014. Il énonçait alors aussi les mesures indispensables pour éviter le pire, notamment la réduction d’urgence des émissions de gaz à effet de serre.

Les chefs d’État, les responsables politiques, ceux qui tiennent en main les rênes de l’économie, ceux qui prennent les décisions concernant l’organisation de la production, des modes de transports, des sources d’énergie se sont rencontrés pour de longues discussions. Et alors ? Rien n’en est sorti car rien ne pouvait en sortir. Ces dirigeants sont incapables d’anticiper, d’organiser, de planifier la production à l’échelle de toute la société et en respectant la planète.

Le système capitaliste est basé sur le libre jeu des intérêts particuliers sans aucun souci de l’intérêt général. Seule la recherche du profit dicte les décisions de chacun de ses acteurs. On ne pourra sauver la planète sans leur enlever des mains les rênes de l’économie afin de pouvoir l’organiser en fonction des besoins de la population et de l’indispensable respect de la planète.

Tout cela dépasse, et de très loin, les attributions d’un quelconque locataire de l’Élysée. Croire ou faire croire que cela pourrait l’être relève de l’illusion électorale.

Partager