Alain Krivine16/03/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/03/P7-1_Krivine_C_DR.jpg.420x236_q85_box-0%2C236%2C900%2C743_crop_detail.jpg

Décès d’Alain Krivine

Alain Krivine

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès d’Alain Krivine, survenu le 12 mars à Paris, à l’âge de 80 ans.

Illustration - Alain Krivine

Celui qui nous quitte a été jusqu’au bout un militant communiste révolutionnaire.

Son histoire se confond avec celle du courant politique représenté longtemps par la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), avant qu’elle donne naissance au Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Même si bien des choses ont séparé et continuent de séparer notre courant, Lutte ouvrière, de celui qu’Alain Krivine a ainsi incarné toute sa vie, il a toujours été pour nous un camarade.

Lutte ouvrière avait appelé à voter pour lui en 1969. Depuis la caserne où il était mobilisé, il s’était alors porté pour la première fois candidat à l’élection présidentielle, cinq ans avant qu’Arlette Laguiller soit à son tour candidate, en 1974. Mais les occasions de nous retrouver ensemble, du même côté de la barricade, ne se sont évidemment pas résumées à des échéances électorales.

Ce n’est pas le lieu de retracer ici tout ce qui, au cours de plusieurs décennies, a pu nous réunir ou au contraire nous éloigner. Rappelons cependant qu’en 1999 la liste commune de Lutte ouvrière et de la LCR avait obtenu cinq élus au Parlement européen, dont Arlette Laguiller et Alain Krivine. Cela avait été une nouvelle occasion de nous retrouver côte à côte pour faire entendre, pendant les cinq ans de ce mandat, le courant révolutionnaire. C’était cette fois – et une fois n’est pas coutume – du sein d’un parlement bourgeois qu’il fallait le faire, en tentant naturellement de faire porter cette voix bien au-delà. Là aussi, au cours de cette expérience, les différences politiques entre nous n’ont jamais empêché une collaboration étroite, la solidarité et la fraternité.

Nous garderons d’Alain le souvenir de sa conviction, de sa chaleur, de l’énergie infatigable qu’il a mise à défendre ses idées et à faire vivre le courant révolutionnaire, en France et au-delà. Si, malgré toutes les difficultés, ce courant est toujours bien vivant aujourd’hui, on le doit aussi à Alain.

Lutte ouvrière sera bien sûr présente à ses obsèques, qui auront lieu lundi 21 mars à 15 h 30 au crématorium du cimetière du Père-Lachaise.

« Contrairement à d’autres qui se disaient révolutionnaires en 1968 mais qui se sont ensuite intégrés à la société bourgeoise, Alain Krivine est toujours resté fidèle à ses idées. Ayant été élus ensemble en 1999 sur une liste LO-LCR aux élections européennes, j’avais pu apprécier le militant. »

Arlette Laguiller

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