SNCF IPSO : la colère monte09/03/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/03/2797.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF IPSO : la colère monte

Pendant des années, la SNCF a répondu aux mobilisations cheminotes pour de meilleurs salaires en lâchant une myriade de primes ou des repos supplémentaires selon les endroits et les équipes. Mais depuis quelques mois, les directions SNCF s’attaquent au cas par cas à toutes ces primes et ces repos.

Alors que les prix augmentent et que la logique voudrait qu’on augmente les salaires, bien des cheminots voient donc leur revenu baisser. C’est le cas à IPSO, le secteur chargé de la maintenance des voies au sud-ouest de Paris. Depuis quelques mois, la direction inquiète les 1700 agents du secteur en parlant d’une « nécessaire remise à plat des accords locaux et droits d’usage ». Pour les cadres, tous les prétextes sont bons, allant de la culpabilisation des agents qui perçoivent une prime que d’autres n’ont pas, à l’affirmation invérifiable que l’Urssaf aurait soudain découvert que ces primes sont illégales. Preuve que la menace est sérieuse, une réorganisation du travail dans une équipe chargée du désherbage a entraîné la suppression d’une prime de 700 euros.

Depuis plusieurs semaines, au fur et à mesure que les cheminots concernés prennent conscience de la portée de ces attaques, de nombreuses réunions ont eu lieu : autour d’un chef, entre collègues, à l’appel d’un syndicat. Des cadres ont été interpellés. Le 21 février, une soixantaine d’agents, notamment de Trappes, Rambouillet et Brétigny, décidaient d’appeler tous les salariés d’IPSO à se rassembler le 8 mars au pied de la direction régionale, gare Montparnasse.

Qautre-vingt-dix agents étaient présents à ce rassemblement, pour dire qu’aucun travailleur ne doit perdre un centime. La SNCF annonce cette année près d’un milliard de bénéfice net : elle a les moyens de payer des salaires corrects. Une délégation de sept travailleurs, la plupart non syndiqués, a été élue pour exprimer les revendications de tous. Signe que la colère des agents inquiète la direction, l’encadrement a réuni la maîtrise dès l’annonce du rassemblement. Des cadres ont essayé de prendre contact avec les militants syndicaux, dans l’espoir de calmer le jeu.

Après cette première mobilisation réussie, les manifestants ont bien l’intention de remettre cela lors des journées de grève prévues les 17 et 31 mars.

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