Safran – Villaroche : cinq semaines de lutte pour les 200 euros09/03/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/03/2797.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Safran – Villaroche : cinq semaines de lutte pour les 200 euros

À l’usine Safran de Villaroche, en Seine-et-Marne, le mouvement de débrayages quotidiens d’une heure pour 200 euros d’augmentation de salaire est maintenant dans sa cinquième semaine, et la détermination reste intacte.

La mobilisation, rassemblant 200 salariés, s’est maintenue pendant toutes les vacances d’hiver. Chaque jour, les deux équipes ont tenu leur rassemblement le matin et l’après-midi. Pendant l’heure de débrayage, les ouvriers se montrent soit dans l’usine, soit au rond-point d’entrée. Là, la police les attend souvent et a tenté de faire pression en allant trouver des militants syndicaux au local de l’entreprise. Les ouvriers ont donc décidé de montrer qu’ils veulent simplement informer de leur mouvement, en retournant au rond-point mais cette fois avec des tracts pour les salariés travaillant en horaires normaux, ce qui a quand même nettement ralenti le trafic. La police, dépitée, ayant demandé qui était le chef, s’est entendue répondre : “Nous sommes tous des chefs !”

Ces moments sont toujours une occasion de constater que le mouvement rencontre la sympathie et que la persistance de leur mobilisation gagne le respect de beaucoup. En fin de semaine, un chef s’est permis d’aller voir certains ouvriers pour tenter de les dissuader de continuer. Immédiatement l’information a circulé. Dès le lendemain matin, c’est tout le groupe des cent travailleurs en débrayage qui est allé trouver le chef pour lui signifier que, s’il touchait à un seul d’entre eux, c’est à tous qu’il aurait affaire : s’il voulait parler, qu’il le fasse devant tout le monde ! À un autre chef, tentant d’utiliser la guerre en Ukraine pour dire que ce n’est pas le moment de revendiquer, il a été répondu qu’il n’était pas question que les travailleurs payent. Leurs revendications salariales sont d’autant plus justifiées avec une inflation encore plus forte.

Les ouvriers mobilisés informent de leur mouvement ceux de l’usine de Corbeil, dans le département voisin, et cela a encouragé à reprendre la mobilisation sur ce site, avec un débrayage prévu pour jeudi 10 mars. Cette journée pourrait être un temps fort aussi à Villaroche, où certains voient que, pour faire reculer la direction, il faudra une épreuve de force importante.

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