Leur société

Ehpad : en grève pour le respect des travailleurs et des résidents

Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes a été choisi symboliquement pour une journée d’action dans les Ehpad, où les femmes représentent 90 % du personnel. Elles dénoncent les bas salaires, les conditions épouvantables qui conduisent aux accidents du travail et à la maltraitance des résidents, ainsi que la précarité et le sous-effectif permanent.

Si le scandale Orpea a permis de lever le voile sur les conditions de vie révoltantes faites aux personnes âgées dépendantes, et les conditions de travail indignes qui vont avec pour les travailleurs des Ehpad du secteur privé, le sous-effectif et les bas salaires se retrouvent partout. « Quand vous voyez les conditions qui sont faites au personnel de l’hôpital public, pourquoi voudriez-vous que la situation soit meilleure en Ehpad ? Même si nous sommes globalement mieux lotis que les Ehpad privés, il n’y a pas assez de personnel et les paies restent insuffisantes dans le public aussi », témoignait une aide-soignante d’un Ehpad public, où un débrayage avait lieu le 8 mars.

Pour traiter dignement les personnes âgées, les travailleurs des Ehpad, qui manifestaient symboliquement devant le siège d’Orpea, revendiquent la présence d’un soignant pour un résident, l’augmentation des salaires et la reconnaissance des accidents du travail et des maladies professionnelles. Celles-ci surviennent d’autant plus facilement que le personnel manque souvent des moyens élémentaires pour effectuer les transferts des personnes du lit au fauteuil, les toilettes et autres gestes indispensables.

Le même jour, le ministre de la Santé, Olivier Véran, et sa ministre déléguée à l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, après une visite à l’Ehpad de Fontenay-sous-Bois, ont annoncé le plan du gouvernement pour renforcer les contrôles des 7 500 Ehpad. Le gouvernement promet de mettre plus de moyens dans les agences régionales de santé pour effectuer des visites de contrôle en ciblant en priorité les établissements signalés . La mobilisation et le vaste plan promis par le gouvernement commencent misérablement par une plateforme en ligne pour que les familles et les professionnels puissent signaler les cas de maltraitance.

Un nouveau numéro vert vient donc s’ajouter à la longue liste de ceux déjà créés par le gouvernement, pour faire mine de lutter contre d’autres oppressions et violences. Quant aux moyens nécessaires pour que les travailleurs des Ehpad puissent faire leur travail correctement et en vivre dignement, il faudra les arracher par la lutte.

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