“ Ma première mesure ? L’abolition du secret des affaires ”02/03/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/03/NA_Bandeau_a_projeter2_0.jpg.420x236_q85_box-259%2C0%2C541%2C159_crop_detail.jpg

élection présidentielle 2022

“ Ma première mesure ? L’abolition du secret des affaires ”

Entre le 22 et le 27 février, Nathalie Arthaud a tenu trois meetings, à Bourges, au Mans et à Nice. Elle est aussi intervenue dans une réunion de travailleurs de la RATP et de la SNCF à Paris, ainsi qu’au banquet Lutte ouvrière de Maisons-Alfort.

Illustration - “ Ma première mesure ? L’abolition du secret des affaires ”

Au cours de ses interviews dans les médias, comme dans les débats organisés lors des meetings, il arrive fréquemment que l’on demande à Nathalie quelle serait sa première mesure si elle était présidente. Sa réponse – l’abolition du secret des affaires – met en lumière le sens de sa campagne. Bien sûr, répond-elle, elle ne pourrait être élue que dans un contexte de combattivité retrouvée du monde du travail, de luttes multipliées, d’une mobilisation importante. Aussitôt une telle mesure prise, il faudrait donc que les travailleurs en lutte s’en emparent et imposent eux-mêmes la transparence, sur place, dans les entreprises et dans les banques, en s’appuyant sur les travailleurs qui s’occupent de la comptabilité. Il faudrait mettre en lumière les bénéfices réalisés par les entreprises, les marges, l’utilisation faite de l’argent, les relations avec les fournisseurs et les donneurs d’ordres, les montants des salaires. Rendre publiques toutes ces informations ne serait plus passible de harcèlement, de renvoi ou de procès. À la différence de la situation actuelle, cela aurait force de loi !

Un ancien routier a fait remarquer qu’on devrait aussi faire un audit du gouvernement, « comme il en existe dans les entreprises ». En effet, mais cet audit devrait être effectué par les travailleurs et selon leurs propres critères. On verrait alors qu’il y a assez d’argent dans la société pour satisfaire les besoins du monde du travail, avant les intérêts des actionnaires. On verrait que c’est une question de choix, et les travailleurs pourraient imposer les leurs propres.

Il arrive par exemple que l’on s’étonne auprès de Nathalie de la revendication de 2 000 euros minimum pour les salaires et les pensions, tant les revenus des travailleurs sont bas aujourd’hui. Mais, dans une de ces réunions, un travailleur a estimé que 2 000 euros ne suffiraient même pas, dans sa situation, pour vivre correctement ! Eh bien, si l’on dévoilait les comptes, les chiffres d’affaires des entreprises et même, pourquoi pas, la fortune des actionnaires, les travailleurs eux-mêmes fixeraient le montant des salaires qu’ils peuvent et doivent verser à chacun en fonction de ses besoins. Contre le chômage, ils pourraient répartir le travail existant entre tous, embaucher et aussi établir des listes d’emplois nouveaux à créer immédiatement dans chaque secteur.

L’entrée des troupes russes en Ukraine suscite bien sûr beaucoup d’émotion et de questions. Nathalie a pu répondre en condamnant l’action de Poutine, qui ne se soucie ni des travailleurs ukrainiens, ni même des travailleurs russes, mais joue un bras de fer avec les pays de l’OTAN. Mais, a-t-elle ajouté, il faut d’abord « balayer devant sa porte », c’est-à-dire dénoncer ici en France, contrairement à ce que font les autres candidats de tous bords, les visées impérialistes des États-Unis et de l’Union européenne. Par leur pression économique et militaire, ils partagent la responsabilité d’un conflit qui dure depuis huit ans et vient de franchir une nouvelle étape.

Notre perspective est que les travailleurs du monde entier renversent le pouvoir des capitalistes et prennent collectivement les rênes de la société. On a demandé à Nathalie si elle pensait qu’il fallait bloquer les comptes des oligarques russes. Elle a remarqué que, puisque cela s’avère possible, les travailleurs pourraient à bon droit bloquer, outre les comptes des oligarques, ceux de tous les capitalistes d’ici qui, lorsqu’il s’agit d’ouvrir les cordons de leur bourse, menacent toujours de partir avec leurs capitaux !

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