Dans les entreprises

Airbus – Toulouse : profits record !

Jeudi 17 février, le groupe Airbus a annoncé un bénéfice net pour 2021 de 4,2 milliards d’euros. « Historique », a titré le journal local, mais pas très surprenant.

Airbus a pu compter sur le soutien sans faille de l’État, qui a débloqué 15 milliards d’euros de prêts garantis pour le secteur aéronautique. Mais les patrons en veulent toujours plus. Ainsi, début février, les représentants de Airbus, Safran, Air France-KLM, ATR, Dassault Aviation, Groupe ADP et Thales se sont mis d’accord « sur le développement durable et la décarbonation de l’aviation aux côtés des institutions européennes ». Il y a du « profit durable » à faire : « l’avion vert » fait baver tous ces profiteurs… surtout quand les pouvoirs publics et l’Europe comptent mettre la main à la poche.

Le groupe Airbus a également utilisé jusqu’à la corde le dispositif de chômage partiel, qui lui a permis de payer les salaires avec les deniers publics.

Mais ces bénéfices ont aussi été réalisés sur le dos des travailleurs, qui ont subi des milliers de licenciements : fin 2019, le groupe comptait 134 931 salariés de par le monde ; fin 2021, il n’y en a plus que 126 495. Et c’est sans compter les milliers d’intérimaires licenciés et les milliers de sous-traitants « remerciés ». Il faut ajouter l’aggravation de l’exploitation dans les bureaux et sur les chaînes de montage. Parce que les travailleurs sont en sous-effectif permanent, ils doivent travailler plus longtemps, il y a des heures supplémentaires à gogo. La charge individuelle de travail augmente, les rythmes de travail sont plus rapides. Dans tous les centres, les dirigeants d’Airbus ont profité du Covid pour supprimer de petits avantages, supprimer l’horaire variable et imposer de nouveaux horaires plus contraignants.

Cynique, le PDG avait déclaré, l’an dernier : « Il ne faut pas gâcher une bonne crise… » Il en a bien profité et surtout, en serviteur zélé, il a bien fait profiter les actionnaires, qui vont empocher plus d’un milliard d’euros. Mais cela ne leur suffit pas ! Aujourd’hui, Airbus veut remettre à plat tous les accords signés depuis 1970, sous prétexte « d’unification entre tous les sites ». C’est une nouvelle attaque en règle qui se met en place.

En tout cas, ces résultats montrent clairement qu’il y de l’argent pour satisfaire les revendications des travailleurs, qui n’ont vraiment aucune raison de partager l’optimisme des dirigeants d’Airbus.

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