Renault-Flins : 200 travailleurs en colère23/02/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/02/2795.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Flins : 200 travailleurs en colère

Les 16 et 17 février, à l’usine Renault de Flins, des débrayages ont bouleversé toute la journée la production. Les salaires et le devenir des emplois étaient les principales préoccupations.

Il s’agissait, devant la hausse brutale des prix, notamment de l’énergie, d’exiger une augmentation de plusieurs centaines d’euros, pour rattraper le décrochage par rapport au coût de la vie. L’avenir des emplois, alors que la fin des deux voitures produites à Flins est programmée d’ici un an ou deux, est forcément aussi un sujet d’inquiétude permanent.

Le 16 février, sur la journée, environ 200 travailleurs ont débrayé dans les ateliers, à l’appel de la CGT et de la CFDT. Le lendemain, d’autres travailleurs, en particulier aux Presses, se sont arrêtés à leur tour : la direction leur annonçait plusieurs journées chômées, après leur avoir assuré que, dans ce secteur fournissant d’autres usines, l’activité serait de toute façon maintenue. Mensonge après mensonge, la direction leur promet monts et merveilles pour l’avenir, comme 3 000 emplois… à l’horizon 2030. Mais le présent est parlant : les ateliers se vident. Les conditions de travail des trois mille travailleurs du site s’aggravent avec les suppressions de postes ; les journées chômées alternent avec les horaires à rallonge, l’organisation de la vie personnelle de chacun est sans cesse bousculée et les salaires sont depuis longtemps à la traîne.

Les travailleurs intérimaires, eux, sont toujours largement sollicités par la direction qui tient à sortir des Micra et surtout des Zoe qui, considérées officiellement comme propres, permettent à Renault de vendre par ailleurs de gros véhicules polluants, très rentables. Ces travailleurs sont très nombreux sur la chaîne, occupant les postes les plus pénibles. Ils doivent parfois résister collectivement à un surcroît de travail que les responsables du secteur tentent d’imposer, et ils les font souvent reculer, quitte à se retrouver en fin de mission.

Quant aux embauchés, ils ne peuvent compter, pour obtenir des salaires à hauteur des hausses de prix, ni sur les miettes d’augmentation générale que Renault laissera tomber, comme le 0,50 euro par jour qui vient de sortir des négociations, ni sur les promesses individuelles de tel ou tel responsable. Ainsi, intérimaires ou embauchés, quel que soit leur statut chez Renault, les ouvriers fabriquent depuis des années les milliards que le constructeur a dans ses coffres, et ils doivent se préparer à aller les chercher.

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