Grève pour les salaires : préparer la riposte d’ensemble23/02/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/02/2795.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grève pour les salaires : préparer la riposte d’ensemble

Un peu partout dans le pays, des travailleurs se mettent en lutte pour des augmentations de salaires. Les raisons d’engager le combat sont évidentes : les prix flambent, les profits patronaux battent des records et les salaires sont trop faibles.

Bien des travailleurs prennent comme une gifle les augmentations proposées par leurs patrons, souvent en dessous des 3 % de l’inflation officielle.

L’ampleur de ces luttes et le niveau des revendications sont très variables. Ils s’agit parfois de véritables grèves, parfois de simples débrayages. Elles éclatent souvent à l’occasion des négociations annuelles obligatoires entre patrons et syndicats. Elles ont touché des entreprises où les grèves sont rares, Lustucru, Bonduelle, Pasquier et bien d’autres entreprises de l’agroalimentaire. Après dix, quinze jours de grève, parfois plus, comme chez Tipiak en Loire-Atlantique, des travailleurs ont pu obtenir des augmentations qui vont de quelques dizaines à une petite centaine d’euros, sans parler des primes que les patrons proposent souvent à la place de véritables augmentations.

Certains travailleurs ont décidé d’engager le combat pour des sommes plus importantes, comme les ouvriers postés de BioMérieux dans le Rhône, en grève depuis dix jours pour 300 euros mensuels. Chez Dassault ou chez Safran, des groupes richissimes, des débrayages ont lieu depuis plusieurs semaines pour 200 euros. À la RATP, à l’appel de plusieurs syndicats, la grève du 18 février pour les salaires et pour dénoncer la dégradation des conditions de travail a été un succès.

Ceux qui se mettent en lutte, d’une façon ou d’une autre, ont raison, car seul le rapport de force peut faire reculer les patrons. Ces grèves montrent que la colère est là. Elles soulignent aussi les limites de la politique des directions des centrales syndicales, qui laissent les luttes se mener entreprise par entreprise, selon le calendrier fixé par les négociations annuelles, sans chercher à les faire déborder du cadre.

Depuis le mois de septembre, dans la santé, l’éducation, la métallurgie, chez les retraités, des journées de mobilisation ont eu lieu à des dates différentes. Elles ont à chaque fois regroupé des milliers de travailleurs. Mais les directions confédérales n’ont organisé que deux journées de grève interprofessionnelles, séparées de plusieurs mois, sans suite annoncée d’avance. Une nouvelle est programmée le 17 mars.

Pour imposer les augmentations de 300, 400 ou 500 euros qui sont nécessaires pour faire face à l’inflation, il faudra une riposte d’ensemble des travailleurs. C’est un tel mouvement que doivent préparer tous ceux qui ont à cœur de défendre les intérêts du monde du travail.

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