États-Unis-Afghanistan : après l’occupation, la spoliation23/02/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/02/2795.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis-Afghanistan : après l’occupation, la spoliation

D’un trait de plume le président américain a confisqué, le 11 février, sept milliards de dollars déposés aux États-Unis et appartenant à la banque centrale d’Afghanistan.

Ces fonds sont gelés depuis l’arrivée au pouvoir des talibans. C’est évidemment en prétendant les empêcher de s’en emparer que Biden met la main sur cette somme.

Plus de vingt millions d’Afghans souffrent de la faim. La faillite économique dont le président américain attribue la responsabilité aux talibans était déjà en cours l’été dernier lorsque le précédent gouvernement afghan s’est délité et que l’armée américaine a évacué le pays. C’est d’ailleurs la corruption gigantesque au sein de l’État, sous le contrôle des États-Unis depuis 2002, et son mépris des besoins élémentaires de la population qui ont permis aux talibans de le renverser presque sans résistance et de prendre le pouvoir en août 2021.

Biden promet d’utiliser la moitié de ce qu’il vole à la population afghane, une des plus démunies du monde, pour financer l’aide humanitaire absolument indispensable à la survie des affamés. Qui gérera ces fonds ? Comment iraient-ils à la population ? Nul ne le sait.

L’autre moitié devrait servir à indemniser les familles des milliers de victimes américaines des attentats du 11 septembre 2001. Certaines de ces familles s’en sont indignées et ont fait remarquer qu’aucun Afghan n’était présent dans les commandos-suicide qui ont fait s’écraser des avions aux États-Unis ce jour-là. Et puis qu’en est-il de l’indemnisation des 160 000 victimes de vingt années d’occupation de l’Afghanistan par des armées étrangères, dont celle de la France, et des bombardements de villages par leur aviation ?

Derrière les phrases sur les droits humains, les dirigeants de l’impérialisme se sont comportés de bout en bout en prédateurs envahissant, occupant et pillant un pays à l’autre bout du monde.

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