Leur société

Cour des comptes : un plan de combat contre les travailleurs

Le 16 février, la Cour des comptes a publié son rapport annuel sur les finances publiques. Elle y fait le bilan de la dette de l’État après deux ans de pandémie.

Elle critique la politique affichée par le gouvernement pour réduire le déficit budgétaire, en affirmant que les mesures annoncées sont insuffisantes.

Sous le coup des mesures liées à la crise sanitaire et de la politique en faveur des entreprises, la dette de l’État s’est envolée à plus de 2 800 milliards d’euros fin 2021, 500 milliards de plus qu’en 2019. Dans le même temps, les recettes de l’État ont diminué à cause notamment des 15 milliards de baisse d’impôts en faveur du patronat, les impôts dits de production et celui sur les bénéfices des sociétés en 2021, des baisses qui se poursuivront en 2022 et au-delà.

En octobre dernier, le gouvernement s’était engagé auprès de la Commission européenne à ramener le déficit budgétaire, estimé à 5 % du PIB à la fin de 2022, à moins de 3 % d’ici 2027. Pour cela il s’est engagé à mener une politique d’économies… que la Cour des comptes a jugées insuffisantes. Il y manquerait selon elle au moins 9 milliards par an. Et elle a indiqué la voie à suivre, qui épargne le patronat, ne touche pas aux cadeaux fiscaux, mais diminue les dépenses en matière de retraites, d’assurance maladie, de droits au chômage, de minima sociaux et de politique du logement. Un véritable programme de combat contre les travailleurs.

À l’approche des élections, le gouvernement cherche à mettre à son crédit la sortie de la crise, sans trop s’avancer sur les attaques qu’il déroulera après les élections. La Cour des comptes n’a pas cette retenue. Elle indique sans fard la voie que le prochain gouvernement, quel qu’il soit, devra suivre : faire payer les couches populaires. Mais les travailleurs n’ont pas à payer pour rembourser des dettes dont ils ne sont pas responsables. La dette de l’État existe en grande partie pour maintenir, voire faire grossir les fortunes de la bourgeoisie. À elle de la payer !

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