Salaires : toujours plus de paies au smic16/02/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/02/P12-1_Smicards_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Salaires : toujours plus de paies au smic

Il a suffi de deux augmentations successives du smic en octobre 2021 et janvier 2022 pour que, dans une quarantaine de branches, les premiers échelons de la grille des salaires se retrouvent en dessous du smic.

Illustration - toujours plus de paies  au smic

Par exemple dans l’hôtellerie-restauration, les cinq premiers niveaux de la grille de rémunération lui sont inférieurs.

Sans les réajustements obligatoires et les quelques ridicules coups de pouce, en dix ans, le salaire minimum négocié dans ces branches serait encore inférieur à son niveau actuel. Mais, depuis les années 1990, pour permettre aux patrons de ne pas payer de leur poche les indispensables augmentations, les gouvernements ont réduit quasiment à zéro les cotisations patronales sur les plus bas salaires.

Lors de la création d’un salaire minimum en 1950, les patrons discutaient même âprement du nombre de calories nécessaires par jour et le syndicat des patrons de l’époque, le CNPF, expliquait qu’« il faut à tout le moins que le minimum soit aussi bas que possible ». Les crises successives depuis 1970 ont fourni aux patrons de l’occasion de peser de tout leur poids sur les salaires.

Aujourd’hui, le gouvernement fait pression sur les syndicats patronaux pour qu’ils corrigent les grilles de salaires, sans aller jusqu’à rendre obligatoire ces augmentations pour laisser place au prétendu « dialogue social ». Dans les faits, si les salariés déclarés ne sont pas payés en dessous du smic, le nombre de ceux qui sont payés juste au smic est de plus en plus important. Si c’est principalement l’ancienneté qui permet d’ajuster la rémunération, elle s’applique essentiellement aux salariés en CDI. Or la majorité des embauches se font aujourd’hui avec des contrats précaires.

Les heures de négociations entre patronat et syndicats sur ces grilles salariales n’aboutissent, vu le nombre plus réduit de grèves et de mobilisations des salariés, qu’à des augmentations dérisoires. Elles confortent aussi une division entre les travailleurs par le biais des niveaux, coefficients et autres inventions qui instaurent des différences dans les salaires et qui les maintiennent à un bas niveau.

Tout cela devra être remis en cause pour que les salariés puissent véritablement vivre de leur travail et non survivre.

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