Pécresse, le Pen, Zemmour : course à la xénophobie16/02/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/02/P7-1_Contre_les_extremes_droites_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C120%2C408%2C350_crop_detail.jpg

Leur société

Pécresse, le Pen, Zemmour : course à la xénophobie

La course à la xénophobie et au racisme s’accélère dans la campagne électorale dans le camp le plus à droite. D’une courte tête, Valérie Pécresse distance pour l’instant ses deux concurrents.

Illustration - course à la xénophobie

À son meeting du 13 février à Paris, elle a accumulé les poncifs les plus éculés sur le thème, que tous ont en commun, de l’immigration. Par calcul ou faute d’inspiration, Pécresse en est désormais à chiper à ses collègues frontistes et zemmouristes les expressions haineuses et stupides, Ainsi, la candidate LR s’est emparée ce jour-là du refus d’un prétendu « grand remplacement », cette idiotie conspirationniste, pour couronner ses envolées par « l’immigration, quoi qu’il en coûte, dans deux mois, c’est fini. La France, terre d’immigration, c’est fini ! ». À son tour, elle déclare vouloir « des quotas, le renvoi des clandestins [et] l’assimilation », tout cela au nom de « la France des cathédrales […]et de Marie Curie »… c’est-à-dire une physicienne polonaise immigrée nommée Maria Sklodowska, avant qu’elle n’épouse Pierre Curie.

La présidente de la région Île-de-France peine à retenir les ténors de son camp, avant qu’ils n’imitent Éric Woerth et se précipitent à temps dans l’écurie la mieux placée pour la victoire, celle de Macron. De leur côté, ses concurrents continuent à broder sur le même thème. Zemmour promet la construction d’un « mur » à « toutes les frontières » extérieures de l’Union européenne, en le finançant sur fonds européens, avec des « gardes-frontières aux frontières françaises ». Grand admirateur de Trump, lui aussi triste champion des murs contre les travailleurs migrants, il s’enorgueillit d’avoir recueilli son soutien par téléphone…

Si l’échange a eu lieu en anglais américain, cela a dû fâcher encore plus Marine Le Pen, dont la dernière lubie est de sauver la langue française, de « la protéger des influences extérieures », d’interdire « l’usage des langues étrangères dans la publicité et la communication », afin de prévenir la « double submersion culturelle et linguistique ». Celle qui encaisse parallèlement les ralliements successifs à Zemmour de ses ex-compagnons doit se laisser aller à proférer force jurons, mais en bon français bien sûr.

Au coude à coude dans les sondages, la triplette réactionnaire s’évertue à cette surenchère imbécile dans l’unique but de devenir le challenger de Macron, pas même encore déclaré candidat, au deuxième tour de l’élection. Se disputant les électeurs de droite, ils évitent soigneusement d’aborder les seuls domaines qui préoccupent quotidiennement les classes populaires : des emplois pour tous, des salaires et pensions corrects. C’est d’ailleurs logique puisque, pour répondre à ce problème, il faudrait aller prendre l’argent sur les profits des capitalistes. Or l’intérêt de ce grand patronat qu’ils aspirent à servir est de diviser par tous les moyens, y compris à coups de diatribes sur l’immigration, cette force que représenterait la classe ouvrière si elle se mobilisait.

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