Convois de la liberté : une contestation légitime16/02/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/02/2794.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Convois de la liberté : une contestation légitime

Le 12 février, 7600 participants aux « convois de la liberté », venus de toute la France, ont manifesté à Paris, malgré l’interdiction du préfet de police. Dans tout le pays, les manifestants étaient plus de 32 000.

Contre eux, le gouvernement avait mobilisé 7500 policiers et gendarmes. Castex et Darmanin ayant appelé à la fermeté, des centaines de manifestants ont été verbalisés et cinquante-quatre interpellés. Des blindés de la gendarmerie ont été déployés dans la capitale, comme lors des manifestations des gilets jaunes à la fin de l’année 2018.

Telle a été la réponse du gouvernement à la colère exprimée par ces manifestants, colère contre le passe vaccinal, mais aussi contre la flambée des prix, les bas salaires et la précarité. « Ce véhicule est hybride, il roule avec 45 % de diesel et 55 % de taxes », proclamait par exemple une pancarte pour dénoncer l’augmentation du prix du carburant. Cette colère est bien évidemment légitime.

Comme lors des manifestations de cet été, beaucoup d’opposants au passe sanitaire et à l’obligation vaccinale mettaient aussi en avant la défense des « libertés individuelles ». La question n’est pas vraiment là. Si la liberté des travailleurs est entravée, c’est d’abord et avant tout par l’exploitation, les salaires et les retraites dérisoires. Revendiquer la liberté d’aller au restaurant ou en boîte de nuit quand on veut n’est pas une réponse aux problèmes des travailleurs mais une diversion.

Les travailleurs révoltés par la dégradation générale de leur situation doivent mettre en avant leurs objectifs propres : augmentation des salaires, des pensions et des allocations et leur indexation sur les prix, et, contre le chômage, la répartition du travail entre tous avec maintien du salaire. En se battant sur leur terrain de classe, les travailleurs peuvent peser sur le patronat et ses valets du gouvernement. C’est la seule issue possible à la colère et à la rage qui couvent aujourd’hui jusqu’à s’exprimer dans la rue.

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