Consultants : des parasites qui coûtent cher16/02/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/02/2794.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Consultants : des parasites qui coûtent cher

Une enquête menée par le Sénat met en évidence les liens étroits entre des cabinets de conseil privés et la vache à lait que représente pour eux l’État, le gouvernement faisant appel à leurs services de façon jugée démesurée.

En juin 2018, le gouvernement avait désigné treize principaux cabinets de consultants, et quarante-cinq sous-traitants, pour effectuer des missions émanant de différents ministères, le tout pour un budget prévisionnel de 25 millions annuels. Trois ans et demi plus tard, les dépenses ont atteint 208 millions d’euros pour ces missions. Lesquels, parmi les cabinets McKinsey, Citwell, CGI et d’autres, ont le plus profité de la manne gouvernementale, et quels liens personnels les lient à des membres de l’équipe gouvernementale ? L’enquête aboutira peut-être à dévoiler ces magouilles, ou peut-être pas, tant le marigot dans lequel les uns et les autres baignent est opaque.

Un exemple de prestation effectuée par le cabinet McKinsey a été dévoilé récemment. Pour 500 000 euros, le ministère de l’Éducation nationale lui avait demandé de « réfléchir aux grandes tendances des évolutions de l’enseignement ». Ce genre de « réflexion » aurait été beaucoup plus efficace et, surtout, n’aurait rien coûté si le ministère s’était donné la peine de s’adresser directement au personnel. Et au lieu d’enrichir des parasites qui ne servent à rien, cette somme aurait été plus utile pour aider les établissements les plus défavorisés. Même chose concernant les hôpitaux : en 2020, le cabinet Citywell avait été chargé de prendre contact avec Santé publique France… « pour évaluer le stock de masques ». Le personnel hospitalier serait-il donc incapable de faire une addition entre les différents centres de soin?

La question qui se pose est : les hauts fonctionnaires sont-ils totalement incompétents et incapables de mener des enquêtes somme toute bien simples ? Ou les dirigeants, étant issus du même monde que les consultants, pensent-ils aux possibilités de se préparer un avenir au sein de ces groupes pour quand ils ne seront plus au pouvoir ?

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